Les négociations qui ont repris ce jeudi entre le gouvernement et l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) ont échoué. Un débat houleux a conduit à la suspension des travaux de la séance à Bamako. Les syndicalistes dénoncent « le mépris et le manque de volonté » des autorités pour améliorer leurs conditions de travail. Le gouvernement, lui, dit œuvrer dans l’intérêt de l’ensemble des travailleurs du Mali.
C’est avec un ton ferme que le retrait de l’UNTM des négociations avec le gouvernement a été annoncé par le secrétaire général adjoint du syndicat. « L’UNTM va se retirer parce que cette considération que le gouvernement nous réserve ne nous plaît pas. Nous sommes minimisés, nous sommes méprisés », a regretté Abdourhamane Infa Touré. Il s’est aussi interrogé sur les raisons de l’absence du ministre des finances à ces discussions. Il « doit nous expliquer pourquoi la grille qui devait commencer le 1er janvier 2021 n’a pas vu le jour », ajoute le secrétaire général adjoint de l’UNTM.
C’est dans ce contexte que le ministre du travail et de la fonction publique a rappelé qu’un projet de loi a été adopté par le gouvernement pour permettre aux travailleurs de bénéficier de la grille salariale. Me Harouna Toureh a aussi mis en garde les responsables du syndicat contre toute forme de manifestation. « En tant que gouvernement de transition, nous vous avons prévenu que nous disposons d’un arsenal juridique approprié qui puisse empêcher un certain nombre de manifestations, y compris les grèves, les marches, y compris tout ce que l’on peut imaginer, qui pourraient perturber l’ordre public ou l’ordre économique, social ou culturel », a lancé le ministre Toureh.
Cette mise en garde a été considérée par l’UNTM comme une « menace anticonstitutionnelle ». « Quand le gouvernement nous menace : nous avons des arsenaux juridiques pour empêcher une perturbation de la transition. Vous pensez qu’on ne comprend pas Français », selon Ousmane Traoré, membre de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali. Il s’agit là « des menaces contre un droit constitutionnel », a-t-il ajouté avant de répliquer en déclarant qu’ils vont « exercer » leur droit constitutionnel.
Source: Studio Tamani