La non-application de l’article 39 de la loi N°2018-007 du 16 Janvier 2018, continue de susciter la colère des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 qui jurent de manifester leur ras-le-bol à travers des grèves incessantes. D’où un bras de fer qui les oppose depuis un certain temps au Premier Ministre, le Dr Boubou Cissé qui a décidé de prendre des mesures draconiennes à l’encontre de ces enseignants grévistes.
Désormais la guerre est ouverte entre le Dr Boubou Cissé et les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. À l’origine de ce bras de fer, la non-application au profit du personnel enseignant de l’article 39 qui stipule : toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.
Si l’année scolaire 2018-2019 a été sauvée de justesse, il faut craindre le pire pour cette année 2019-2020. En ce sens que les enseignants à travers leurs syndicats regroupés en collectif, jurent de passer par toutes les voies pour avoir ce qu’ils appellent leurs droits. Ce qui fait que depuis l’ouverture de cette année scolaire, ils ne cessent d’observer des grèves.
La réaction du Dr Boubou Cissé
Face à la situation qui menace l’avenir des enfants, le Premier Ministre, le Dr Boubou Cissé a jugé utile de prendre des mesures. À la faveur de la deuxième journée des travaux de mise en œuvre des résolutions et recommandations issues du Dialogue National Inclusif, tenu courant semaine dernière au Centre International de Conférence de Bamako, le Dr Boubou Cissé a décidé de prendre ses responsabilités. Toutes ses responsabilités. Car malgré les efforts consentis, les enseignants refusent la conciliation.
Dans son intervention, il a levé le voile sur le fond de cette crise qui n’a que trop duré. « Les incidences financières de l’effort consenti et proposé par le gouvernement, en alignant les enseignants sur la même grille que les autres fonctionnaires, pour les augmentations de salaires, est de plus de 15 milliards 800 millions. Ce qu’ils refusent tout de même et exigent à être mieux payés pour une incidence de plus de 30 milliards sur le budget national avec les temps qui courent. L’incidence globale des augmentations de salaires et primes connexes consenties par le gouvernement au titre de l’année 2020 est de plus de 200 milliards de Francs CFA ». Mais, le Dr Cissé pense que l’État qui a fait de son mieux, doit s’assumer pour éviter le pire : « Dans deux semaines, si les enseignants grévistes ne reprennent pas les cours, le gouvernement envisage de recruter les 15.000 volontaires sortants de l’IFM pour les suppléer avant de trouver un compromis » a-t-il martelé.
Les syndicats répliquent
Dans un communiqué qu’ils ont rendu public le lundi 20 janvier dernier, les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, disent avoir suivi avec amertume et indignation les propos désobligeants tenus par le Premier ministre, le Dr Boubou Cissé, à l’encontre des enseignants du Mali.
Selon eux, ces propos caractérisent le mépris et la haine que le PM a toujours manifestés vis-à-vis d’eux et font suite à ceux tenus lors du débat du vendredi 17 janvier 2020 dernier. Ils poursuivent dans leur communiqué, que ces propos maladroits du Dr Boubou Cissé violent les conventions 87 (article 11) et 98 (article 2) que le Mali a souverainement ratifiées. Ils estiment que toute tentative de remplacement d’un enseignement gréviste qui demande l’application stricte et correcte de l’article 39 de la loi N°2018-007 est synonyme de la démission du Premier Ministre, Boubou Cissé et de son gouvernement. « Les syndicats de l’éducation rassurent les enseignants et le peuple malien que des réponses appropriées seront données à ces propos malintentionnés », ont-ils mentionné dans leur adresse, avant d’inviter le Président de la République du Mali, SEM Ibrahim Boubacar Keïta, à faire respecter son serment ; notamment à faire respecter l’article 39 de la loi N°2018-007 Du 16 JAN 2018.
Il ressort des informations, le dépôt d’un nouveau préavis de grève de plus de 14 jours sur la table du gouvernement. À compter d’hier mardi 21 janvier au vendredi 07 février prochain sur toute l’étendue du territoire national.
En attendant, c’est la panique dans le camp des élèves qui montrent leur indignation à travers des sit-in et d’autres formes de manifestions devant la Cité Administrative.
Adama Coulibaly
Source: Nouveau Réveil