Pour la sixième fois, depuis le début de l’année, les transporteurs du Mali étaient en grève le 23 mars. En l’occurrence, les transports en commun sont aux arrêts, au grand désarroi des populations. Le Canard Déchainé a rencontré, ceux qui sans Sotrama, ne se déplacent guère à Bamako.
En ce jour, mardi, Maïmouna Ouédraogo, 25 ans, n’ira pas à l’école. L’étudiant qui vit à Niamana en commune 6 du district de Bamako, doit parcourir plusieurs kilomètres pour se rendre à son lieu d’apprentissage, à Darsalam en commune 3. ‹‹Avec la grève des transporteurs, je ne peux pas aller à l’école car il n’y a pas de Sotrama››, se désole-t-elle. Tout comme elle, la vielle Safiatou, 67 ans, n’a pas vendu son ‘’Fakouwoye’’, au marché, aujourd’hui. ‹‹Le garçon, propriétaire de mototaxi qui vient me prendra chaque jour pour m’amener au marché, a été arrêté sur la route par les membres du syndicat des transporteurs. Ainsi, je ne pas pu trouver le moyen d’y aller››, marmonne, Safiatou. Quant à Djéneba Guindo, trentenaire, elle a marché une heure durant, avec son enfant au dos, pour rentrer chez elle. Elle revenait du grand marché de Bamako, à mototaxi quand des gens sur la route, les ont arrêté et faites descendre. ‹‹ Ils ont crevé la moto, et pris tout l’argent du conducteur, avant de m’exiger à continuer la route à pied››, raconte-t-elle, désemparée. Mahalmoudou Maïga, 22 ans, à lui eu de la chance. Il doit faire un examen à l’université de Kabala, le lendemain mercredi. ‹‹Heureusement que la grève des transporteurs s’est limitée à aujourd’hui [mardi]alors qu’elle prévoyait trois jours, sinon je ne savais pas comment j’allais faire pour partir à l’université››, se réjouit-il. L’étudiante, Maïmouna, comprend que les transporteurs sont en grève pour ‹‹des causes justes››, mais elle s’indigne devant le fait qu’ils empêchent les mototaxis aussi de rouler pendant ce temps. ‹‹Comment allons-nous faire pour nous déplacer ? c’est vraiment pas normal. C’est nous les pauvres qui souffrent, le plus, de cette situation››, pleurniche-t-elle.
Pour rappel, la grève a été lancée, le Mardi, 23 mars, par le Groupement des Syndicats des Transporteurs et Conducteurs Routiers du Mali (GSTCRM), l’Association Libre des Consommateurs Maliens (ALCOM), et l’Association Nationale des Transporteurs de Bétail Viande du Mali (ANATRABEVIM), après l’échec des négociations entre le gouvernement et les syndicats. Les revendications des transporteurs sont, entre autres, ‹‹l’annulation de la nouvelle mesure imposant le payement du péage au lieu d’un payement unique pendant 24 heures, la suppression de pesage imposé aux camions transportant des marchandises locales et la fin des tracasseries au niveau des postes de contrôle››. Alors qu’elle devait durer trois jours, la grève s’est arrêtée à un jour, alors que d’autres négociations sont entamées entre les grévistes et l’État. Au grand plaisir de Maïmouna Ouédrago qui, pour l’instant, peut partir à l’école.
Aly Asmane Ascofaré
Source : Canard Déchaine