Les négociations pour mettre fin à une grève dans le secteur du platine reprennent ce vendredi. Amcu, le syndicat des mineurs, a rejeté une offre d’augmentation des salaires présentée par les groupes miniers, jugée « inacceptable ». A trois mois des élections, le bras de fer entre syndicats et compagnies minières risque de durer.
Environ 80 000 mineurs ont cessé le travail et paralysent les sites des trois producteurs mondiaux de platine en Afrique du Sud. Après trois jours de négociations, l’Association des travailleurs des mines et de la construction (Amcu) a rejeté l’offre des compagnies minières.
Impasse
Amcu campe sur ses positions : un salaire de base d’environ 840 euros – soit deux fois plus que le niveau actuel. Pour Jimmy Gama, un des leaders d’Amcu, hors de question de céder, la grève va continuer.
En face, les compagnies minières – Anglo American Platinum (Amplats), Impala Platinum(Implats) et Lonmin -, pour qui les demandes d’Amcu sont « irréalistes », ont proposé une augmentation comprise entre 7,5 et 9% la première année. Une offre qui se situe bien au-delà de l’inflation, soulignent les compagnies minières.
Les négociations sont donc dans l’impasse, et il semble difficile d’imaginer un compromis rapide. Selon l’économiste Johan Oliver, cette grève risque de durer. « Les demandes d’Amcu sont énormes et les compagnies ne peuvent pas se permettre de payer de tels salaires », juge l’économiste. « Mais Amcu est dans une situation difficile, parce que le syndicat a fait des promesses à ses membres. Donc, au final, c’est un bras de fer entre les producteurs et le syndicat sur qui va arriver à tenir le plus longtemps. »
Médiation du gouvernement
De son côté le gouvernement joue les médiateurs et pousse pour une solution rapide. Une grève prolongée serait mauvaise pour l’économie, surtout à trois mois des élections. Les discussions, sous l’égide du gouvernement, doivent reprendre ce vendredi.
Dans l’industrie sud-africaine de l’or, par contre, une décision de justice a interdit la grève que voulait lancer Amcu. Le syndicat n’étant pas majoritaire dans le secteur aurifère, la justice a estimé qu’il doit se plier à un accord de branche conclu en septembre dernier.
rfi