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Grève illimitée à l’IUG: le SNESUP prend l’affaire en main

Face à l’inaction des autorités rectorales et celles du département de tutelle, en dépit de l’arrêt des activités pédagogiques qui perdure, depuis le 8 mars dernier, soit plus de trois mois, le Bureau exécutif national du Syndicat national de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNESUP) décide de prendre en main ce dossier très sensible. En attendant de trouver un terrain d’entente avec le gouvernement, le SNESUP a déposé, hier mardi, un préavis de 48 heures sur la table du ministre du Travail qui doit prendre effet à partir du 29 juin prochain.

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Ce préavis de grève du SNESUP fait suite à son assemblée générale, tenu le week-end dernier. Ainsi, c’est avec le quitus de l’ensemble de ses militants des Universités et des grandes écoles de la place que le SNSUP décide de porter main forte à un de ses comités presque à bout de souffle.
Dans son préavis de grève, le SNESUP, selon son secrétaire général, le Dr Abdou Mallé, exige non seulement le départ du recteur de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako, le Pr Samba Diallo, mais également celui du ministre de l’Enseignement supérieur, Me Mountaga Tall, «pour incompétence et inaction face à une situation qui risque de compromettre inutilement l’avenir de plus 3 000 pensionnaires de l’Institut universitaire de gestion (IUG) ».
En effet, depuis le mois de février dernier, le front social est en ébullition au sein de l’IUG. Le comité syndical SNESUP a multiplié les contestations pour dénoncer des contrats octroyés à six vacataires et la décision de relecture des textes de création de l’Unité de formation et de production (UFP), couramment appelée cours du soir de l’IUG ainsi que des arriérés d’heures supplémentaires.
Face à l’indifférence des responsables universitaires, une grève de 48 heures (23 et 24 février dernier), puis de 72 heures (1er, 2 et 3 mars 2016) ont été observées, dans cette même indifférence. Toute chose qui aboutira à une grève illimitée en cours, depuis le 8 mars dernier.
Malgré les promesses rassurantes données par Me Tall, ministre de l’Enseignement supérieur, aux députés de l’Assemblée nationale, il y a deux semaines quant à sa disponibilité de dialoguer avec les professeurs, c’est toujours le statu quo.
Selon plusieurs sources syndicales, aucune négociation n’a encore été engagée entre les syndicalistes et leur département de tutelle. C’est dire que cette grève n’émeuve point les décideurs. Par conséquent, aucune issue ne profile à l’horizon au sujet de la « crise » qui sévit actuellement au sein de l’IUG. Même les cours du soir qui relèvent d’une gestion privée ont été fermés par une décision rectorale.
Les jours qui passent ne font qu’en rajouter à la colère des professeurs grévistes qui s’estiment tout simplement minimiser par le rectorat et, au-delà, les autorités en charge de l’Enseignement supérieur qui semblent avoir d’autres chats à fouetter. En effet, depuis l’annonce de ce débrayage, il y a maintenant plus de trois mois, aucune action concrète n’a véritablement été engagée pour décanter la situation, selon les syndicalistes.
Selon le secrétaire général par intérim du comité SNUP de l’IUG, Oualy Badji Sissoko, « il n’y a eu qu’une seule rencontre, le 25 avril dernier, organisée à l’initiative du bureau SNESUP avec le ministère en charge du Travail ».
Pour rappel : les doléances des enseignants peuvent être regroupées en 3 points essentiels: les contrats octroyés à six vacataires ; les arriérés liés aux avantages ; et les textes de création d’une Unité de formation et de production (UFP). Le dernier point constitue la pomme de discorde entre le rectorat de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB) et le syndicat de l’IUG.
En effet, créée le 28 novembre 2000 par les enseignants, conformément aux textes, l’UFP a été inspirée d’une expérience canadienne. En somme, il s’agissait d’organiser des cours du soir à l’intention des professionnels (formation continue), moyennant 360.000 FCFA par an. Ainsi, les enseignants entendaient améliorer leurs conditions de vie, et partant celles de l’Institut qui reçoit une partie des frais d’inscriptions et d’études.
Les enseignants de l’UFP, a fait savoir Oualy Badji Sissoko, versent 50.000 FCFA par auditeur au rectorat pour l’utilisation des locaux de l’État.
En fait, les choses ont pris une autre tournure quand le ministère de l’Enseignement supérieur a pris un Arrêté de création d’une UFP. Lequel Arrêté charge le Rectorat de l’élaboration des modalités de fonctionnement de cette unité. A ce titre, le Rectorat a engagé six contractuels permanents. Le syndicat n’est pas opposé à la signature de contrat avec les vacataires, mais il trouve inconcevable que lesdits vacataires soient rémunérés sur les fonds générés par l’UFP, explique un responsable syndical.
Aussi, depuis la reprise des cours du soir en janvier dernier, les enseignants n’auraient perçu aucun centime. Un fait que le Comité syndical impute au changement apporté par l’Arrêté ministériel.
Depuis, c’est l’expectative alors que l’avenir de plus de 3.300 étudiants est en jeu. C’est pourquoi le Bureau national du SNESUP, qui était jusque-là resté en marge, a décidé de s’impliquer frontalement en vue de trouver une issue rapide et heureuse à cette crise qui n’a que trop duré, au grand bonheur des étudiants.

Par Sidi Dao

 

Source: info-matin

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