Après trois jours de grève nationale particulièrement suivie par les militants du Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers, commerces et stations-service du Mali (SYNABEF), les deux employés d’Ecobank Mali arrêtés dans une affaire « controversée » ont été libérés. Cette libération vient mettre fin à une tension sociale qui menaçait de paralyser durablement le secteur financier malien.
La grève de 72 heures, déclenchée le 17 avril 2025 après l’échec des négociations avec les autorités, avait pour principal objectif la libération de Birom Diop et Alassane Touré. Deux banquiers détenus dans le cadre d’une affaire judiciaire portant sur la délivrance supposée de fausses garanties liées à la société publique Énergie du Mali (EDM-SA). Le comité syndical du secteur (SYNABEF), dénonçant des « arrestations arbitraires », voyait dans cette situation une atteinte grave aux droits fondamentaux des travailleurs et aux principes syndicaux.
L’arrêt total du travail décrété par le syndicat avait alors engendré une paralysie des banques commerciales, compagnies d’assurances, institutions de microfinance, commerces affiliés et stations-service dans tout le pays. Aucune disposition de service minimum n’avait été prise, illustrant la fermeté du mouvement syndical.
Face à cette mobilisation dans un contexte particulièrement difficile dans le pays, les autorités maliennes ont été contraintes de réagir. Un engagement à résoudre rapidement le litige a permis la suspension du mot d’ordre de grève reconductible prévu du 22 au 26 avril. Dans un communiqué publié le 25 avril, le SYNABEF a confirmé la libération effective des deux agents concernés tout en saluant l’implication de tous pour un dénouement de cette crise.
Le syndicat a profité de l’occasion pour exprimer sa reconnaissance envers ses militants et alliés, notamment l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), dirigée par Yacouba Katilé, pour leur soutien constant tout au long de cette lutte. « Ensemble, nous sommes forts. Unis, nous triompherons », a réaffirmé le communiqué, reprenant le mot d’ordre fédérateur du mouvement syndical malien.
Ce dénouement est considéré comme un succès symbolique pour le SYNABEF, qui renforce ainsi son rôle central dans la défense des droits des travailleurs du secteur financier. C’est pourquoi, parallèlement à la célébration de cette victoire, le syndicat a tenu à rappeler que la vigilance reste de mise face aux tentatives d’intimidation ou d’atteintes aux libertés syndicales.
Issa Djiguiba