«Renouer le dialogue technique pour la sortie de crise entre les syndicats de l’Administration regroupés au sein de la Plateforme d’action commune et le gouvernement à travers leur ministère de tutelle». C’est tout le sens qu’il faut donner à la Journée d’engagements publics (JEP) organisée, hier, par le Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie au Mali (Cri-2002), à la Maison des aînés.

La cérémonie d’ouverture de l’atelier était présidée par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, accompagné par son collègue en charge de la Refondation de l’État,  Mohamed Coulibaly. C’était également en présence du président de la Plateforme d’action commune des syndicats, Olivier Traoré et bien d’autres partenaires de Cri-2002.

Dans son discours d’ouverture, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation précisera que cette rencontre intervient dans un contexte particulier marqué par un mouvement de grève illimitée en cours enclenchée par les syndicats de la plateforme d’action commune depuis le 9 novembre 2020 en dépit de quelques avancées enregistrées dans la gestion des points de doléances des syndicats.

Abdoulaye Maïga a rappelé que les revendications formulées par les syndicats portent sur 11 points dont l’incidence financière des quatre premiers s’élève à plus de 26,6 milliards Fcfa. À ce propos, le ministre a souligné que depuis 2012 notre pays traverse une crise multiforme qui perdure, surtout sur le plan sécuritaire, avec des effets négatifs sur l’activité économique accentuée par la pandémie de Covid-19. « Cette situation est en train d’amenuiser les ressources à mobiliser pour faire face aux missions de l’État», a-t-il révélé. Avant de rassurer que le gouvernement, malgré ces difficultés, ne ménagera aucun effort dans le traitement des revendications syndicales conformément à la ligne de conduite tracée à la Transition par l’ensemble des forces vives de la nation. Ce, dans la limite des ressources disponibles, a-t-il conclu.

Le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions a invité les parties prenantes à renouer le dialogue et la concertation pour que les administrateurs puissent retourner à leur travail. Selon Mohamed Coulibaly, il est difficile de réussir cette refondation de l’État dont aspirent les Maliens aujourd’hui sans le retour de l’Administration sur l’ensemble du territoire national pour le bonheur des populations.

Pour sa part, le président de la Plateforme d’action commune a indiqué que cet atelier doit permettre aux différentes parties de surmonter les incompréhensions qui constituent des handicaps. Sur la question de l’opportunité de la grève pendant la Transition, le leader syndical a soutenu qu’aucun texte en République du Mali ne dispose qu’il faut tel ou tel moment aux syndicats pour aller en grève ou faire des revendications. Selon Olivier Traoré, leur mouvement est antérieur à la Transition. «Nous sommes dans notre rôle et nous l’assumerons, comme la Transition doit assumer son rôle», a lancé le président de la Plateforme, avant de laisser entendre que la levée du mot d’ordre de grève n’est pas à l’ordre du jour.

Pour le président de Cri-2002, cette journée de réflexion autour du dialogue technique fait suite à une première phase appelée dialogue aux civils, où sa structure a entrepris des démarches auprès du syndicat des administrateurs des collectivités territoriales, des Agences de développement régional (ADR) et auprès du gouvernement. Cela, pour leur signifier «notre préoccupation en tant que citoyens » par rapport à la grève illimitée décidée par le syndicat des représentants de l’État au niveau des circonscriptions administratives du Mali et des collectivités territoriales.

«Nous allons travailler toute cette journée sur les aspects techniques du dialogue afin que nous puissions enclencher la phase du dialogue politique», a déclaré le président de Cri-2002, très optimiste.

Aboubacar TRAORÉ

Source : L’ESSOR