Suite au déclenchement du mot d’ordre de grève de 23 jours le lundi 15 avril 2019 par la synergie syndicale de l’éducation signataire du 15 octobre 2016, le gouvernement a décidé de débloquer le salaire des enseignants et a fait de cela la condition de la reprise des cours. Face à cette ignorance ou mauvaise foi, les syndicats répliquent.
Les autorités maliennes ne connaissent aucun répit dans leurs petits manèges visant à détourner les citoyens, voire des syndicats de leur objectif. Comme si la fin de la grève des enseignants était tributaire au déblocage des salaires retenus depuis au mois de février, le ministre du Travail, de la Fonction publique, chargée des Relations avec les institutions (Racky Talla), à travers un communiqué du 15 avril dernier ordonne le déblocage des salaires. Le plus déplorable dans ce communiqué est le fait que la ministre lie la fin de la grève à ce déblocage en demandant aux enseignants de reprendre les cours : « Le gouvernement demande aux enseignants de reprendre les cours et réaffirme sa volonté de poursuivre le dialogue ».
Le gouvernement fait ainsi de la lumière soit sur sa mauvaise foi soit sur son ignorance des conditions posées par les enseignants pour la reprise des cours. Si tel est le cas, il y a alors lieu de rappeler aux gouvernants que c’est suite à l’arrêt des cours par les enseignants pour raison de grève depuis au mois de décembre 2018 qu’ils ont initiés cette violation de principe au mois de février de bloquer le salaire des enseignants au lieu de procéder à des retenues.
Face à cette situation qualifiable de calamiteuse, la synergie syndicale de l’éducation signataire du 15 octobre 2016 n’a pas tardé à s’adresser à ces militants à travers sa lettre circulaire N°039 du 15 avril 2019 afin d’enlever toute équivoque : « Ils (les syndicats) rappellent à tous que les syndicats n’ont jamais posé comme condition à la reprise des cours le déblocage des salaires. » Dans cette même lettre, les syndicats s’expriment de façon encore plus claire : « Pour les syndicats signataires du 15 octobre 2016, la priorité est et demeure la satisfaction de leurs points de revendication. »
À travers cette lettre, nous espérons que les autorités comprendront un peu mieux la situation et sauront qu’une fois le déblocage effectif, le dialogue pourra redémarrer sur les points de revendication et non le contraire.
Fousseni TOGOLA
Le Pays