« Nous avons reçu une invitation du Premier ministre pour la reprise des négociations », nous informe Ousmane Christian Diarra, le secrétaire général du Syndicat autonome des administrateurs civils joint au téléphone.
Pour rappel, le 15 octobre 2020, des centaines de militants des syndicats ont marché sur la Primature où ils ont remis une déclaration au Premier ministre Moctar Ouane, appelant les autorités de la transition à la libération des administrateurs civils retenus otages et au renforcement de la sécurité des agents de l’Etat dans les zones d’insécurité.
Les revendications ont également trait à l’octroi de prime allant de 500 000 à 1 700 000 FCFA, couvrant la sujétion de risque, le logement entre autres.
D’autres doléances portant sur la majoration de la prime spéciale de fonction spéciale de 300% accordée au personnel des services du ministère de l’administration, la fixation et la mise à disposition effective d’agents de sécurité aux représentants de l’Etat, au plus tard au 30 octobre 2020, figurent aussi dans les revendications.
Refus de paiement de rançon
Depuis le déclenchement de la crise de 2012, les représentants de l’Etat sont en proie à l’insécurité parce que particulièrement ciblés au Nord et au Centre du Mali. Beaucoup ont péri dans des attaques ou aux mains de groupes armés. Parmi les 6 administrateurs retenus otages par des groupes armés, 4 ont été libérés. Il s’agit du préfet de Diré, libéré une semaine après son enlèvement en juin dernier, contre une rançon de « 10 millions de FCFA » mobilisés par les administrateurs civils selon Ousmane Christian Diarra qui déplore le « mépris » des autorités vis-à-vis des 2 autres administrateurs civils à savoir, le sous-préfet de Farako et le préfet de Gourma-Rharous, enlevés il y a plus d’une année, toujours aux mains de leurs ravisseurs.
Les preneurs d’otages qui ne sont pas formellement identifiés, apprend-on, exigent une rançon pour leur libération, 20 millions contre la libération du préfet de Diré.
Mais « les autorités refusent de payer et nous défendent de payer », confie le syndicaliste Ousmane Diarra qui a engagé une médiation avec les auteurs.
« Les nouvelles autorités disent qu’elles feront tout pour leur libération », ajoute-t-il.
Cependant, depuis le 19 octobre, les syndicats des administrateurs civils, des collectivités et des Agences de développement régional (ADR) observent une grève de 15 jours.
Un mouvement largement suivi qui ralentit le fonctionnement de l’administration, et marque un coup aux opérations de révision annuelle des listes électorales, perturbées depuis deux semaines.
« Après les 15 jours de grève, nous comptons aller en illimitée à partir du 9 novembre, si aucun accord n’est trouvé », menace le secrétaire général du Syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC) qui annonce la reprise des négociations avec le gouvernement ce lundi 2 novembre 2020.
Aly Bocoum