Après deux jours de grève, les négociations ont été engagées, hier mardi dans l’après-midi, entre le gouvernement et les responsables syndicaux de la santé. La commission de conciliation, conduite par le doyen El hadj Sidi KONAKE, pourra-t-elle désamorcer la crise ?
Les syndicats de la santé observent, depuis, lundi dernier, une grève de cinq jours, mettant les structures sanitaires du pays dans une situation de paralysie totale. Cette grève, faut-il le rappeler fait suite à une autre de 48 heures qui a touché le secteur, il y a moins d’un mois. Autant dire que le secteur de la santé de notre pays se trouve, ces derniers, confronter à des difficultés qui méritent une attention particulière de tous les acteurs (État et professionnels de la santé), du moins pour le bien-être de nos populations.
Au moment où nous mettons sous presse, toutes les attentions étaient portées vers la Cité administrative où se tenait une réunion restreinte entre les protagonistes de cette crise. En effet, de sources au niveau du ministère de la Santé et de l’hygiène publique, nous avons appris qu’une Commission de conciliation ses réunissait autour des points de revendication déposés sur la table du ministre.
Au paravent, côté Bourse du travail, apprend-on, les leaders syndicaux n’attendaient que le signal des doyens pour l’ouverture des négociations.
Selon les responsables syndicaux, cette nouvelle grève est la suite logique de la non-satisfaction de certaines doléances, auxquelles les ministères de la Santé ; de la Solidarité et celui de la Promotion de la femme n’ont pas daigné accorder leur attention à hauteur d’attente des syndicalistes. Pour ces responsables, les 3 départements ministériels, le gouvernement, ont simplement refusé de respecter leur engagement vis-à-vis des travailleurs à qui ils avaient promis la revalorisation de la fonction socio-sanitaire et la promotion de la famille, à travers l’adoption d’un plan de carrière pour tous ; d’un plan de formation continue et un plan de motivation. Ce point étant une des résolutions issues de leur 12e Congrès, tenu les 17, 18 et 19 janvier 2012, qui exige le maintien du concours professionnel des travailleurs socio-sanitaire à l’entrée l’ANFTC.
Aussi, demandent-ils, l’octroi et l’augmentation substantielle des primes de fonction spéciale, des primes de gardes, des primes de montures et l’intégration des émoluments des bi-appartenant dans leur salaire.
La prise en charge à 100 % des soins médicaux et du médicament du personnel socio sanitaire et de la promotion de la famille assujettis à l’Assurance maladie obligatoire (AMO).
Outre ces doléances, les agents communautaires contractuels payés sur fonds propre et fonds PPTE (Pays pauvre très endettés) exigent leur intégration, sans condition, dans la Fonction publique.
De même, les nourrices de la pouponnière et autres catégories des travailleurs de ladite structure veulent être mises dans des conditions conformes à la réglementation du travail.
Par ailleurs, les agents de santé, victimes du contrôle physique et ceux des régions de Gao, omis pour les frais de retour et d’installation, demandent à être régularisés.
Enfin, les frondeurs exigent de l’État des meilleures conditions de travail, à travers le recrutement du personnel qualifié, l’amélioration du plateau technique conforme à la carte sanitaire nationale et la dotation régulière et conséquente en consommables des structures sanitaires.
Voilà, en partie les conditions que posent les syndicats de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille, dont la levée du mot d’ordre de grève dépend leur satisfaction.
En tout cas, cette situation interpelle la conscience collective tant des responsables syndicaux ainsi que celle des plus hautes autorités et même les acteurs politiques et la société civile. Et pour cause, nul ne peut mesurer les conséquences d’une grève de 5 jours dans les structures de santé. Alors, agissons vite avant qu’il ne soit trop tard !
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin