La grève de 48 heures (24 et 25 octobre) déclenchée par le Syndicat national des banques, assurance et établissements financiers (SYNABEF) et la Fédération nationale du pétrole, commerce et banque (FENECAB) a été largement suivie. Un tour dans les Directions générales et agences de certaines banques a permis de constater une grande morosité de l’activité. Aucune opération de retrait ou dépôt ne pouvait être effectuée.
Du siège de la BNDA, en passant par ceux de Orabank, la BSIC, la BMS-SA, la BOA-Mali tous à l’ACI 2000 et ceux de la BSIC et de Banque Atlantique à Hamdallaye, c’était le calme plat. Les portails étaient fermés. Quelque véhicule appartenant évidemment à des hauts cadres étaient visibles sur les parkings. Alors que ceux réservés aux employés et des clients qui, en temps normal sont pris d’assaut par les véhicules et motos au grand bonheur des parkeurs, étaient désespérément vides. Les éléments des sociétés de sécurité veillaient au grain tranquillement devant ces établissements pour signaler aux rares clients qui s’aventuraient à venir qu’il n’y a pas de travail.
Même atmosphère aux agences Ecobank et PME de la BDM-SA à l’ACI 2000. Les clients ne pouvaient que constater cette fermeture des portes engendrant une paralysie totale. Très frustrés, ils ne pouvaient que retourner à leur préoccupation. Les clients qui ont la chance d’avoir des cartes bancaires pouvaient mener des opérations dans les Guichets automatiques.
En tout cas, cette grève, qui intervient dans un contexte économie déjà difficile, a la particularité de tomber ensuite sur la fin de la semaine. Certains les guichets seront ouverts le samedi mais pour moins d’une demi-journée seulement pour les nombreux clients qui devront s’armer de patience.
Lors de leur conférence de presse de mardi, les responsables du SYNABEF avaient clairement déclaré que » toutes les dispositions étaient prises pour la réussite de la grève » et que » les agents étaient même pressés que le jour J arrive « . Pour galvaniser les troupes, les comités syndicaux avaient tenu des assemblées générales dans les différentes entreprises concernées pour s’assurer du niveau de mobilisation élevé des camarades.
Cet arrêt de travail qui selon le syndicat, ne serait que le début d’autres grèves tant que les revendications ne seront pas satisfaites, se déroule à un moment dont le Malien moyen « tire la diable par la queue » pour joindre les deux bouts. L’argent ne s’était fait autant rare dans notre pays. Au-delà de ces conséquences directes pour les conditions de vie des clients, la grève dira le Secrétaire général du SYNABEF, n’est pas sans retombée sur les entreprises concernées. Aux dires de Hamadoun Ba, après chaque grève, les entreprises procèdent à des évaluations de l’incidence. Ainsi, il dira que pour le seul secteur bancaire seulement, cette grève peut engendrer une perte d’un milliard de FCFA par jour.
YC
Source: l’Indépendant