Le pouvoir IBK est à la manœuvre pour restreindre les libertés d’expression et d’association. Il semble déterminé à étouffer toute vérité autre que celle du Président de la République. La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, HAAC, a fermé des radios privées à travers le pays ; elle en a sommé d’autres de se conformer à des mesures restrictives au payement des cautions, redevances, et autres frais d’accès. A ce geste, il faudrait ajouter l’interdiction faite par l’Administration à la plateforme An Tè A Bana de tenir des meetings d’informations à Banamba et à Bougouni ; au fallacieux motif que l’état d’urgence est toujours en vigueur.
La HAAC, autorité de régulation de du secteur de l’audiovisuel et de la communication, a intimé aux préfets de fermer certaines radio privées à Diabali et Lakanguémou (Diéma) notamment. S’il est vrai que des radios n’ont pas satisfait à toutes les formalités administratives, ce n’est pas faute d’avoir tenté, car certaines ont déposé leur dossier et attendent depuis la réponse de l’Administration. D’autres émettent depuis plus de 10 ans dans leur localités, où elles sont devenues une institution incontournable, voire indispensable, surtout quand l’Etat n’est plus présent dans le secteur. Quant aux radios privées munies d’autorisation en bonne et due forme, elles ont reçu l’injonction de payer différents droits (redevance, cautionnement, frais d’accès et frais d’études) sous peines de fermeture, sans consultation préalable. Ces différents droits sont d’un montant de 1.100.000 à 2.800.000 F CFA, respectivement pour une radio associative et une station commerciale de Bamako. S’agit-il d’une volonté d’assainissement du secteur radiophonique ou d’une manière déguisée de mettre au pas les radios privées, qui gardent leur liberté de ton et surtout jouent un rôle socio-économique évident dans leurs localité. Dans tous les cas, la manière et le moment choisis sont des plus inopportunes. Au point que certains vont jusqu’à se demander si le pouvoir n’a pas décider de contrer toutes positions hostiles au Oui à la nouvelle constitution. Dans le même temps, il a instruit aux autorités administratives à l’intérieur du pays d’empêcher de s’exprimer, par tous les moyens, tous les partisans du Non. Bésogne anachronique auquel les préfets de Banamba et de Bougouni se sont livrés.
En définitive, en prenant la décision de fermer des radio privées à travers le Mali et en empêchant les militants de la plateforme An Tè A Bana, de tenir leurs meetings d’informations, d’explications du « Pourquoi le Non », le régime IBK se met désormais sur le banc des pays autocratiques et semble envoyer au reste du monde l’image d’un Mali qui ne respecte plus les fondements démocratiques.
Youssouf Sissoko
Par Inf@sept