Lors d’un meeting vendredi dernier à la Bourse de Travail, un ensemble de regroupements de la société civile malienne a appelé la mission onusienne «à clarifier sa position» après les émeutes de Gao ayant occasionné la mort de trois citoyens.

Organisée pour soutenir la population de Gao,  la manifestation a enregistré  la présence  des membres  d’une  vingtaine de regroupements de la société civile malienne. Des leaders d’opinion étaient aussi présents.

Dans une déclaration rendue publique à la fin de cette rencontre, la vingtaine de regroupements dont  le Forum National de la jeunesse, le Forum des Organisations de la Société civile entre autres, ont  également condamné avec la dernière rigueur les douloureux événements survenus Gao : «C’est un acte condamnable qu’aucun  pays jaloux de sa souveraineté ne peut accepter », peut-on lire dans la déclaration.

Aussi, les manifestants,  dans leur déclaration ont exigé des enquêtes sérieuses sur les «assassinats»survenus à Gao le 27 janvier dernier. Ils ont recommandé trois enquêtes différentes : une par la MINUSMA, une autre par la communauté internationale, et une  troisième  par les autorités maliennes.

Les manifestants  ont également  exigé le rappel «sans délai»  du contingent des casques bleus qui étaient en poste  à Gao au moment des tueries.

Djibi

Sidi El Nelda Ag Albakar

«Des militaires  de la  MINUSMA invitaient les jeunes  à rallier le MNLA à Aguelhok»

Il s’appelle Sidi El Nelda Ag Albakar et est natif de Kidal.  C’est lui qui a fait la révélation  lors du meeting du vendredi dernier à la Bourse de Travail : «Je suis témoin. A Aguelhok, j’ai vu  des militaires  de la MINUSMA, de type  noir, essayant  de convaincre  les populations à rallier le MNLA» a-t-il déclaré avant d’ajouter : «Ils ont manipulé et remonté les populations avec des propos racistes du genre: Pourquoi  vous suivez des gens (Bamako)  qui n’ont pas la même couleur  de peau que vous». M. Sidi El Nelda Ag Albakar se dit prêt à fournir des documents  sonores pour témoigner de la «négligence et de la non-neutralité» de la MINUSMA.

Etienne Fakaba Sissoko : « IBK seul est ami de la Minusma « 

Plusieurs  regroupements, par la voix de leurs représentants, ont pris  la parole lors de ce meeting. Des leaders d’opinion se sont également exprimés. Au nombre de ceux-ci, M. Etienne Fakaba Sissoko s’est fait  remarqué à travers  ces propos à l’endroit du président de la République : «à la date d’aujourd’hui,a-t-il souligné, les forces aunisiennes sont  dans 16 pays au monde. Mais  nulle part,  elles n’ont pu apporter ni  paix ni cohésion sociale. »

S’exprimant en langue nationale Bamanankan, M. Sissoko  a, sans mâcher ses mots, répondu  à la déclaration du président IBK en visite à Gao le jeudi 29 janvier 2015, selon laquelle déclaration « la MINUSMA  est l’amie  du  Mali». La réaction de M. Etienne Fakaba Sissoko : «Qu’il  sache que nous, nous  ne la reconnaissons comme amie » a déclaré M. Sissoko avant d’ajouter que ses propos n’engagent que lui seul, à savoir le président IBK.

Toute fois, M. Sissoko a félicité le président de la République pour avoir fait le déplacement au chevet des blessés à Gao. Malgré tout, insiste-t-il, les propos qu’il a tenus à Gao n’engagent que lui seul.

Maloud Ben Kattra,

«La MINUSMA n’est pas habilitée à négocier avec quelque groupe que soit»

1. Ben Kattra de l’UNTM a également pris part à ce meeting. Pour lui, «La MINUSMA n’est pas habilitée à négocier avec quelque groupe que soit.  Son seul interlocuteur est le gouvernement du Mali et si l’on décide de nous mettre de côté, le peuple que nous sommes, ne sera jamais d’accord».

Son organisation, à savoir, La centrale syndicale UNTM – Union nationale des travailleurs du Mali) envisage une grande marche le 10 février prochain. Cette  manifestation, aux dires de M. Maloud Ben Kattra, n’a qu’un seul et unique  but : « C’est pour dire que nous ne sommes  pas d’accord avec le document de préaccord. Nous nous n’y retrouvons pas. Et la marche  sera suivie par l’UNTM dans toutes les capitales régionales», a déclaré M. Ben Kattra.

« Ras Batch » :

  » La majorité présidentielle : intéressée seulement par les DAF et les bons d’essence » – L’opposition : de « l’opportunisme »*

«La majorité présidentielle du Mali, le RPM et ses caïds,  qualifiée de dolosive par IBK lui-même, n’a rien à foudre du Mali…, ils ne visent que les DAF et les bons d’essence».

Les propos émanent de Mohamed  Bathily (Fils) alias «Ras Batch». Derrière lui, se trouve du monde et de nombreux soutiens.

Pour Ras Batch,  la majorité présidentielle  n’a que faire du Mali puisqu’elle n’arrive jamais à se prononcer sur les grandes questions de la nation comme les récents événements de Kidal et de Gao.

Ras Batch  n’a pas aussi  épargné l’opposition. Pour lui, l’opposition  malienne n’a pas mentionné le nom de la MINUSMA dans son communiqué sur la situation à Gao par simple crainte de se voir privée des visas de la France et autres pays occidentaux : « L’opposition ne peut pas  dire le nom de la MINUSMA, parce qu’ils (les leaders de l’opposition) ont besoins de visas » a-t-il déclaré avant d’ajouter « A notre niveau,  on appelle cela de l’opportunisme »

Comme pour réagir à l’accusation, l’honorable Soumaïla Cissé,  lors de la présentation de Vœux de l’URD samedi dernier à la maison de la presse,  a indiqué qu’un responsable n’accuse pas au hasard  et qu’ « il faut d’abord  des preuves concrètes montrant que la  MINUSMA a réellement tiré».

Rassemblés par Djibi

source :  La Sentinelle