Suite aux tirs à balles réels sur les populations civiles à Gao, la semaine dernière, les représentants des mouvements armés de la  plateforme sont encore montés au créneau. Ils accusent certains responsables de la mission onusienne au Mali d’être à la manœuvre pour diviser le pays et pointent du doigt un Général français, actuel chef d’état-major des forces internationales.

 

La Plateforme suspend, par conséquent, toutes formes de coopération avec la Minusma. Sa décision a été officialisée, avant-hier samedi, à la Maison de la Presse, lors de la conférence de presse animée par  les principaux leaders des groupes armés loyalistes, en l’occurrence Me Harouna Toureh, Fahad Ag Almahamoud et Hamalla Ag Hamzatta.

Pour Me Toureh, la mobilisation doit rester de mise après les événements tragiques de Gao ainsi que les nombreuses attaques et atteintes aux personnes et à leurs biens perpétrés par le MNLA et alliés, en violation du cessez-le-feu. «Nous demandons au peuple malien de se mobiliser davantage car ce qui s’est passé à Gao peut se répéter plus gravement tant sur les populations civiles que sur les combattants républicains basés à Tabankort, à Bamba, à Ber ou ailleurs», a martelé le N°1 du Cmfpr. Pour Me Harouna Toureh, en clair,  la marche de Gao n’est pas suffisante. Seule une mobilisation du pays tout entier pourra freiner la Minusma dans sa volonté de diviser et faire échec au dessein de ceux qui aspirent à la disparition du Mali, a-t-il laissé entendre.

La Plateforme propose pour ce faire – si c’est réalisable avant le retour à Alger le 8 février –  l’organisation de manifestations populaire à caractère républicain à travers le pays avec l’image symbolique du drapeau malien avec chaque marcheur, preuve de la volonté des Maliens à s’opposer au complot international qui se trame contre  l’unité nationale.  Me Harouna Toureh a par ailleurs rassuré que leurs mouvements ne sont pas remontés contre la Minusma en tant qu’institution. «Nous connaissons les missions dévolues aux  Nations unies, mais nous avons malheureusement constaté que certains de ses acteurs à l’interne  travaillent à démoraliser les populations,  à les détourner de leur devoir de défendre leur patrie en créant la confusion de façon peut-être à faire naître une guerre civile entre les communautés». Le conférencier en veut pour preuve les tirs à balles réelles injustifiables sur les populations civiles à Gao, une dérive qui, selon lui, était planifiée  pour se poursuivre avec la destruction des positions loyalistes à Tabankort , Tarkint, Tilemsi, etc.

Il urge donc, pour lui, que les autorités du pays se saisissent du dossier, comme l’ont fait les es mouvements de la Plateforme, pour exiger une enquête internationale d’identification des auteurs du forfait et obtenir réparation pour les victimes.

Les leaders ont dénoncé par la même occasion les  attaques ciblées contre leurs combattants ainsi que le sabotage du processus d’Alger par le MNLA et alliés, qui auraient juré d’imposer la fédération par la force à défaut de l’obtenir dans le cadre des négociations. Et, Me Harouna Toureh d’appeler à un élan patriotique de résistance à la dimension de celui des pères de l’indépendance pendant les années 50 et 60.

A propos de l’accord proposé par la médiation, les mouvements de  la Plateforme estiment qu’il portera les germes de la division et de la destruction de notre armée tant que leurs propositions sur les aspects sécuritaires ne seront pas prises en compte. Une raison de plus pour que les Maliens se mettent ensemble pour faire obstacle à son application sur le terrain.

Alhousseyni TOURE

source : temoin