La nomination de Dr Choguel Kokalla Maïga comme Premier ministre signe l’échec du mouvement démocratique malien, qui a renversé en mars 1991, le régime dictatorial du défunt Président Général Moussa Traoré, après 23 ans au pouvoir, dont il se réclame l’héritage politique, mais devenu par la chose des choses « démocrate ».
Pis, l’exclusion de certains partis ténors de la classe politique de son gouvernement apparait comme une vengeance de cet ancien « restaurateur » sur les acteurs du mouvement démocratique de 1991.
En effet, l’exclusion de la frange importante des acteurs du mouvement démocratique de mars 1991 dans son gouvernement, ne devait point surprendre. D’ailleurs, depuis, la formation de son équipe, le vendredi 11 juin dernier, la colère de certains ténors de la classe politique ne faiblit pas.
La nomination à la Primature de Dr Choguel Kokalla Maïga, le « Tigre en chef », allusion faite à son parti le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) dont l’emblème est le « Tigre debout » après le refus des autorités de l’époque d’accepter « le Lion debout » de l’ancien parti unique UDPM (Union démocratique du peuple malien) par le président de la Transition, Assimi Goïta, ne serait-elle pas préméditée pour exclure la classe politique issue du mouvement démocratique ?
Cette dernière qui se trouve au cœur de tous les maux : corruption, népotisme, détournement des deniers publics, effritement de l’école, de l’armée, etc.
Et Choguel, depuis son éviction du gouvernement IBK, dont il a été le Porte-parole, a rejoint d’autres camarades dont certains ont pris part au banquet du défunt régime, pour lancer le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) dont les militaires ont « parachevé l’œuvre » le 18 août 2020.
En effet, Choguel ne pouvait que s’opposer à l’intégration de cette classe politique, décriée par la population, dans le nouveau gouvernement de la transition qu’il dirige, pour tenir son « nouveau blason d’homme intégré » et enfoncer davantage le pays dans une crise profonde.
Et pourtant le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga avait promis à la médiation de la CEDEAO, conduite pr GoodLuck Jonathan, de former un gouvernement inclusif. La même promesse avait été faite par le colonel président de la transition Assimi Goïta.
Pourquoi ont-ils pris leur courage à deux mains pour former un gouvernement excluant les forces vives de la démocratie, notamment le PARENA, le RPM, l’ADEMA-PASJ, dont les leaders sont tous des barons du mouvement démocratique de mars 1991.
Concernant l’ADEMA-PASJ, premier parti présidentiel de l’ère démocratique, qui a siégé dans tous les gouvernements de l’ère démocratique, sa mise à la touche est une première dans l’histoire de la démocratie malienne.
Cela ne pouvait-être faite que par Dr Choguel Kokalla Maïga qui a eu l’occasion inespérée de venger son mentor, le Général Moussa Traoré, déchu en 1991, par le mouvement démocratique.
En tout cas, de l’avis de nombreux observateurs, rien d’autre ne pourrait expliquer cette exclusion des barons de la classe politique qui n’entendent pas se laisser faire. Lire la suite sur aumali…
O.D.
Source: l’indicateur du renouveau