Le nouveau gouvernement de la République du Mali est désormais connu. Ils sont 35 ministres contre 31 dans le précédent. Beaucoup de nouvelles têtes font leur entrée contre des départs parfois emblématiques.
Ils sont au total 11 rentrants parmi lesquels le revenant Tiéma Hubert Coulibaly, précédemment chassé au département de la Défense en septembre dernier, qui atterrit au ministère de l’Administration territoriale. Pour se faire remplacer à la Défense, le nouveau Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, a jeté son dévolu sur Tiéna Coulibaly, un cadre très intègre qui a prouvé tout le bien qu’on pense de lui pendant la transition. Il était l’ambassadeur du Mali aux Etats Unis.
Le secrétaire général du parti présidentiel, le RPM, Me Baber Gano, est nommé ministre des Transports tandis que Me Kassoum Tapo de l’Adéma, qui était conseiller spécial du chef de l’Etat, hérite d’un nouveau ministère qui est celui des Droits de l’homme et de la Réforme de l’Etat. Le nouveau ministre de la Décentralisation et de la Fiscalité locale, Alhassane Ag Hamed Moussa, est un Touareg républicain qui n’est affilié à aucun groupe armé. Il n’est pas aussi connu sur la scène politique.
Mme Ly Taher Dravé qui se voit confier le département de l’Elevage et de la Pêche n’est pas aussi connue du grand public, par contre Arouna Modibo Touré, oui. Ce jeune a fait une ascension fulgurante en un rien de temps. DG de l’ANPE, PDG du PMU-Mali et voilà ministre de l’Economie numérique et de la Communication. Et dire que c’est l’emblématique Me Mountaga Tall du CNID FYT qu’il y a évincé !
Celui qui succède à Mahamane Baby à la tête du département de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Maouloud Ben Kattra, est un syndicaliste. Il est secrétaire général du Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC). A ce titre, il est membre influent de l’UNTM. C’est sa première fois au gouvernement.
Les grèves des enseignants et des agents de la santé ont eu raison de leurs ministres. Kénékouo Barthélemy Togo (Education nationale) et Marie-Maleine Togo (Santé) ont été remerciés et remplacés respectivement par Mohamed Ag Erlaf et Samba Ousmane Sow, le monsieur Ebola au Mali, dont c’est sa première expérience gouvernementale. Ces deux hommes de confiance du président IBK vont-ils réussir là où leurs prédécesseurs ont échoué ? Attendons de voir.
Adama Tiémoko Diarra remplace Sambel Bana Diallo à l’Aménagement du territoire et de la Population alors que la présidente de la Cafo, Mme Traoré Oumou Touré, succède à Sangaré Oumou Bah du RPM. Toujours parmi les départs, on note Ousmane Koné qui était à l’Urbanisme et de l’Habitat ; Kassim Denon qui était à l’Agriculture.
23 ministres gardent leurs portefeuilles contre 2 changent de portefeuilles. Mohamed Ag Erlaf qui quitte l’Administration territoriale pour l’Education nationale, et Dr. Nango Dembélé qui laisse l’Elevage et de la Pêche pour prendre les rênes de l’Agriculture.
Cette équipe de 35 membres comporte 8 femmes contre 8 dans le gouvernement sortant. Ce qui est loin des 30% promis aux femmes maliennes par le président de la République le 8 mars dernier.
Concernant les groupes armés signataires de l’Accord issu du processus d’Alger, il n’y a pas d’évolution. Alors qu’on croyait à une possible rentrée de la CMA dans le gouvernement après la Conférence d’entente nationale, eh bien il n’en est rien. Elle n’est toujours pas là. N’a-t-elle pas été invitée, ou continue-t-elle avec ses caprices ? En tout cas, cette fameuse CMA n’a toujours pas répondue présente au gouvernement. Elle qui clame toujours que le gouvernement n’est pas une priorité, n’arrive pas à prouver aux Maliens dans quoi elle est réellement compétente. Est-ce une manière de cacher aussi son incompétence dans le chemin du bien ? Parce qu’il faut le dire, quand il s’agit de détruire, certains en sont champions, mais bons derniers, quand il s’agit de construire.
S’agissant de la Plateforme, elle dit n’avoir maintenant qu’un membre dans le gouvernement : le ministre de la Réconciliation nationale, Mohamed El Moctar. Le second ministre qui était Sambel Bana Diallo ayant été remercié. On cataloguait Plateforme, le ministre du Développement industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, mais le porte-parole de la Plateforme, Me Harouna Toureh, que nous avons contacté, ne l’admet pas.
Maintenant que le nouveau gouvernement est là, on devrait aller à 400 km/heure tant les urgences sont nombreuses.