Le début de ce second quinquennat du président IBK est loin d’être paisible. La gouvernance est acculée de part et d’autre. Si les syndicats bourdonnent et les politiques remuent ciel et terre pour critiquer la gestion du pays, en particulier le manque de dialogue et surtout le report des élections législatives.Tous appellent à un dialogue national refondateur…
Pour les Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (FARE AnkaWuli) de l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé, non moins candidat malheureux à la dernière présidentielle, « rester confinés dans la crispation politique post-électorale, qui n’offre aucune perspective de sortie de crise, recourir à des solutions de replâtrage, de « compromis politiques » qui ne feront qu’aggraver la crise » ne permettent pas au pays d’avancer.
Et l’organe dirigeant du parti de souligner que tenir les élections législatives dans ces conditions comme les reporter unilatéralement en dehors de tout processus consensuel de sortie de crise durable serait une fuite en avant désastreuse pour notre pays.
Absence de débat
« Face à une telle situation, nous sommes convaincus que l’expression démocratique, source de légitimité et de stabilité, constitue le socle de la paix à venir et du redressement de notre pays. Tant il est vrai, comme le soutient un Prix Nobel de la Paix que l’essentiel de la démocratie réside non pas dans le vote, mais dans le débat public pour l’action commune.
Les FARE ont compris dès le départ la nécessité, face à la grave crise vécue, d’une refondation par le dialogue national. Elles n’ont cessé depuis 2013, d’attirer l’attention du gouvernement et de l’opinion nationale sur l’urgence à engager un vrai processus inclusif de refondation de l’Etat au regard des insuffisances de nos institutions, des menaces qui pèsent sur l’unité nationale et l’intégrité territoriale du pays, ainsi que des problèmes de développement économique et social.
Plus que jamais, il y a urgence, face aux multiples périls qu’il y a en la demeure malienne, que notre peuple puisse se réunir pour parler, de la base au sommet, revisiter nos institutions et nos pratiques démocratiques et proposer des réponses endogènes aux maux dont souffre le pays », lit-on dans la déclaration du parti.
et les FARE d’indiquer que le gouvernement et les forces politiques et sociales doivent avoir la lucidité de poser les jalons d’une véritable sortie de crise structurelle de notre pays. « Ils doivent : convenir de la tenue d’un Dialogue National Refondateur, devant arrêter les orientations majeures dont les Maliens conviendront quant à l’avenir du pays, l’infrastructure institutionnelle de notre Etat, nos réponses aux exigences de l’intérêt général et aux frustrations dont souffrent les populations au quotidien ; décider du report des élections législatives pour une durée en cohérence avec la conduite des réformes institutionnelles et structurelles dont le pays a besoin.
C’est ainsi que nous redonnerons espoir et confiance à nos concitoyens, et que nous serons à même de donner un souffle politique nouveau à l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ».
Pour Modibo Sidibé et ses amis politiques, la gravité et la complexité de la crise impliquent une reprise en mains par nous-mêmes de notre destin commun, parce qu’il n’y a de solutions durables que maliennes. Cette reprise en mains espérée par notre peuple, précise-t-il, exige de dégager des perspectives solides, d’agir avec fermeté, rigueur, justice et compétence. Et le parti FARE d’inviter ses militants et sympathisants à persévérer dans leur engagement et leur détermination à agir avec les autres forces patriotiques et de progrès pour refonder et rebâtir la maison Mali.
Combattre les violations de la Constitution
Pour sa part, la CODEM à travers un communiqué qu’elle vient de rendre public s’insurge contre l’avis favorable de la Cour constitutionnelle concernant la prorogation des mandats des députés en gestation.
Pour le parti de la quenouille, « cette décision insensée et inacceptable viole de manière flagrante notre constitution acquise au prix du sang des martyrs. Face à ce déni de notre constitution et aux tergiversations de la cour constitutionnelle, la CODEM rejette toute tentative de prorogation des mandats des députés…Le parti de la quenouille affirme qu’il combattra de toutes ses forces cette violation de notre loi fondamentale ».
De son côté, le parti YELEMA le changement réitère sa position maintes fois exprimées du maintien à date constitutionnelle des élections législatives et est opposé par principe au report de cette consultation. « Le Gouvernement a la responsabilité d’organiser des élections permettant de respecter la Constitution et les Lois… »Et le parti dirigé par l’ex-Premier ministre Moussa Mara d’inviter le gouvernement, sous l’autorité du Chef de l’Etat, à prendre acte de la situation, en faire une lecture appropriée et engager sans délais les démarches politiques appropriées permettant de traiter la situation sous cet angle afin d’éviter à notre pays une énième crise politique.
S’y ajoute que d’autres leaders comme Oumar Mariko, Moussa Sinko Coulibaly viennent de monter au créneau au sein d’une coalition pour s’opposer à la prorogation du mandat des députés.