C’est un constat, depuis l’avènement de la démocratie en 1991. D’Alpha Oumar Konaré à Amadou Toumani Touré, la gouvernance au Mali est une question complexe, sinon un véritable cauchemar pour les Maliens. Des chefs d’État qui firent leurs temps à la tête de notre pays. Et maintenant Ibrahim Boubacar Kéïta, en exercice depuis le 04 septembre 2013, sur qui les Maliens avaient porté tout leur espoir afin de renverser la vapeur, n’aura pas pu. Trop de corruptions, trop d’impunités. Oui, trop de corruption, même si beaucoup pensent que des efforts sont en train d’être faits sur ce plan, notamment à travers le procureur Mamadou Kassogué qui multiplie des arrestations. À l’état actuel du pays, on ne sent pas du tout l’État, on ne sent pas un changement. De l’enseignement scolaire, la grève des syndicats des enseignants à la sécurité, en passant par des secteurs administratifs. Tout va au plus mal pour notre pays. La gouvernance. Imaginez un Amadou Koufa qui se croirait plus grand que le président de la République. Avait-on besoin de dialoguer avec les djihadistes ? L’heure est trop grave. Quel avenir pour notre pays ? Quel destin pour notre Maliba ? C’est en tout cas, la question que l’on est en droit de se poser. Une situation qui a fait réagir une voix autorisée du pays, Mahmoud Dicko, l’ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali qui dénonçait la faillite de l’État malien sur RFI, le dimanche dernier, dans l’émission « Le débat Africain », délocalisée sur la colline de Badalabougou. Invité par Alain Foka, il s’est adressé à la jeunesse, tout en rappelant que le Mali est un pays démocratique. À l’en croire, l’heure est grave. Elle est grave, car on ne sait plus à qui faire confiance, les élections législatives profilent à l’horizon. Le Malien fut dupé plusieurs fois. Ces élections se tiendront le 29 mars prochain, de même les présidentielles en 2023. Tout laisse à croire qu’avec la gouvernance actuelle les électeurs sauront désormais où poser l’encre sur des têtes dans les listes électorales. Entre les Maliens et leurs dirigeants, la confiance se perd grandement. La parole des politiques n’a plus aucune considération. « Tchu, tcha», on ne sait plus quelle langue croire.
Moriba DIAWARA