Au moment où la pression s’accentue pour la mise en place d’un organe unique de gestion des élections, le gouvernement, à travers le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, a annoncé, hier mercredi » l’abrogation du décret de nomination des membres de la CENI « .
Le mardi 2 février dernier, le président de la CENI, Amadou Bah, a reçu un courrier du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation transmettant le décret de » dissolution » de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Cette décision, visiblement datée du 8 janvier dernier, annonce l’abrogation du décret portant nomination des membres de la CENI.
Cette structure comptant une quinzaine de membres a un rôle axé sur la supervision des scrutins. Ses membres sont issus des partis politiques, des Confessions religieuses, du Syndicat de la Magistrature, du Conseil de l’Ordre des Avocats, des Associations de défense de Droits de l’Homme et de la Coordination des Associations féminines.
Elle cogère les élections avec le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et la Direction Générale aux Élections (DGE). Ce système de cogestion est, à ce jour, contesté et doit être changé. La classe politique, les organisations de la société civile et les missions d’observation électorale, demandent, en effet, son remplacement par un organe unique, autonome et indépendant de gestion des élections. Cela, conformément aux résolutions et recommandations du Dialogue National Inclusif du décembre 2019. Alors que la pression s’accentue pour exiger l’opérationnalisation de cet organe unique pendant la Transition, le ministère de l’Administration territoriale a récemment créé une cellule d’Appui au processus électoral. La création de cette structure a été dénoncée et décriée par la classe politique et les organisations de la société civile, qui réclament son annulation. C’est dans ce contexte que la CENI vient d’être dissoute. Le gouvernement a désormais le choix de le remembrer ou d’aller directement à la mise en place de l’organe unique de gestion des élections avant les futures échéances électorales.
Moussa Sayon CAMARA
Source : l’Indépendant