L’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière (AMLCDF) dans une correspondance appelle le Premier ministre à une gestion religieuse des Fonds pour la lutte contre le coronavirus. Parce que déjà, il y a de forts soupçons de mauvaise gestion de cet argent.
Conformément à sa mission, l’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière (AMLCDF), regroupant plusieurs associations, a saisi le Premier ministre, à travers une correspondance. L’objet du document est l’interpellation du Chef du Gouvernement pour une gestion orthodoxe de la contribution financière contre le Covid-19 qui est en train de se propager à l’intérieur du pays. Pour l’Association, il faut anticiper pour éviter une opacité dans la gestion du Fonds spécial Covid-19.
Si l’épicentre de la pandémie est Bamako, presque toutes les autres régions excepté Ségou, Ménaka sont désormais atteintes. Face à cette pandémie qui a atteint plus de 300 personnes, pour l’AMLCDF, il faut que le Premier ministre soit vigilant sur la gestion de Fonds, afin d’éviter à notre pays un autre scandale financier. Ce, en faisant allusion au Fonds mondial destiné à la lutte contre le Sida dont une partie a été détournée. A ce jour, AMLCDF regrette dans sa correspondance que cette affaire n’a pas fait l’objet d’inventaire exhaustif. « Il se trouve malheureusement que dans de telles conjonctures sanitaires fâcheuses, des personnes sulfureuses sont toujours en embuscade pour dévier les biens de leur destination», prévient l’AMLCDF.
Le flou entourant la gestion de ce fonds est préoccupant. Donc, il apparaît urgent de mettre en place une véritable fiche de transparence sur la gestion du Fonds spécial Covid-19 domicilié à la Banque Malienne de Solidarité (BSM). Une fiche de transparence dont l’application sera suivie par des personnes de la société civile actives ou à la retraite, reconnues pour leur probité.
En effet, selon le Trafin Covid-19, il y a une distorsion notable entre le compte de la Primature et d’autres données. « Ce genre d’embrouillamini est du pain béni pour les vautours qui rodent toujours autour des biens communs à la recherche d’opportunités pour s’en mettre plein les poches. Avant de détourner l’élément majeur à mettre en place est le désordre comptable qui est en train de voir le jour à Bamako », explique l’AMLCDF.
Selon l’organisation de la société civile, il faut un tableau détaillé des opérations qui sont effectuées sur le compte afin d’éviter tout soupçon de vol de la contribution à la lutte contre le Covid-19. Ainsi, pour couper court à toutes ces dérives et appréhensions des Maliens, l’AMLCDF recommande au Premier ministre de porter à la connaissance du peuple une comptabilité fiable et certifiée par des experts de la société civile malienne.
« Idéalement une liste peut être créée avec les noms de tous les contributeurs majeurs ou modestes consultable en ligne et dans les mairies », conclut l’AMLCDF dans sa lettre adressée au Premier ministre.
Par Sikou BAH
INFO-MATIN