Disfonctionnement conseil d’administration ; cumul des fonctions d’ordonnateur et de comptable ; mauvaise tenue de la comptabilité matières ; non production des comptes de gestion… Voilà autant de dysfonctionnements, défaillances et non-conformités constatés par le Bureau du Vérificateur général (BVG) dans la gestion du Centre hospitalier universitaire de Kati (CHU de Kati).
Cette présente vérification de performance, dont le rapport a été rendu public le 4 août 2022, a porté sur la gestion du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Kati pour la période du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2020. Selon le BVG, ladite vérification a pour objectifs d’une part de s’assurer que le CHU de Kati dispose d’un cadre de gouvernance fonctionnel et des pratiques de gestion sensibles au genre et d’autre part de déterminer la mesure dans laquelle le CHU de Kati acquiert et gère les ressources et fournit aux patients des soins médicaux. « Les travaux de vérification ont porté sur le cadre institutionnel du CHU de Kati ; l’acquisition et la gestion des ressources ; l’offre de soins aux patients ; la performance du plateau technique ; l’hygiène ; la santé et la sécurité au travail », peut-on lire dans le rapport.
Ainsi, les travaux de vérification de l’équipe du Vérificateur général, M. Samba Alhamdou Baby ont permis de procéder à l’évaluation du dispositif de contrôle interne et d’examiner, à travers les procédés de vérification appropriés, les facteurs clés de performance du CHU de Kati. « A la suite de ces travaux, l’équipe de vérification a relevé des dysfonctionnements au niveau du cadre institutionnel ; des défaillances et des non-conformités dans la gestion administrative et financière, ainsi que dans la gestion services médicaux. Parmi ces insuffisances et anomalies, on peut citer l’expiration du mandat des administrateurs, l’absence d’un projet hospitalier à jour et le manque de contrôle approprié des activités de la Direction Générale par le Conseil d’Administration », précise le document.
Le PCA sans bureau !
Selon le même document, au cours desdits travaux, l’équipe de vérification s’est rendue compte que le président du Conseil d’Administration ne dispose pas de bureau de fonction et ses documents et cachet sont gardés dans celui du directeur général. « Cette pratique, cumulée au fait que le Conseil d’Administration n’est pas consulté pour la nomination du directeur général comme l’exige la réglementation en vigueur, ne favorise pas la mobilisation des administrateurs face à leurs rôles et responsabilités », ajoute-t-il.
Dans le même rapport, l’équipe du Vérificateur général souligne : « Au niveau de la gestion des ressources, l’évaluation du contrôle interne de l’établissement a permis de mettre en lumière les anomalies pouvant affecter la gestion comptable et financière, notamment le cumul des fonctions d’ordonnateur et de comptable ; la mauvaise tenue de la comptabilité matières et la non production des comptes de gestion. »
L’équipe de vérification a également relevé des insuffisances au niveau du plateau technique du CHU de Kati dont le défaut de maintenance et d’entretien ; les pannes et les dysfonctionnements liés aux pièces de rechange. « Elle a également constaté l’insuffisance de ressources humaines qualifiées dans presque tous les services du CHU de Kati. Ces anomalies et insuffisances ont des répercussions sur la prise en charge adéquate des patients. Ainsi, le ministre de tutelle doit veiller à l’acquisition et à la mise à disposition des équipements médicaux tout en assurant la formation du personnel à leurs utilisations », souligne le Bureau du Vérificateur général (BVG).
A titre de rappel, le CHU de Kati est un Etablissement public hospitalier (EPH) doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière qui a été créé par la Loi n°03-019 du 14 juillet 2003 et placé sous la tutelle du ministère en charge de la Santé. Il a pour mission de participer à la mise en œuvre de la politique nationale de la santé. A cet effet, il est chargé d’assurer le diagnostic, le traitement des malades, des blessés et des femmes enceintes, de prendre en charge les urgences et les cas référés, d’assurer les formations initiales et continues des professionnels de la Santé et de conduire des travaux de recherche dans le domaine médical.
Ismaël Traoré
Source: Ziré