« Où vont nos impôts ? » était le thème d’un débat public organisé, hier jeudi, par le Groupe de suivi budgétaire (GSB) dans la salle de délibération de la mairie du District de Bamako. C’était sous la présidence du représentant du maire du District de Bamako, Seydou KEITA.
Des élus communaux, des représentants des structures de l’État en charge des finances, des impôts, des représentants des organisations faîtières de la société civile ainsi que des représentants des partenaires techniques et financiers de notre pays ont pris part à ce débat public sur les allocations budgétaires de la mairie du District de Bamako.
Avec comme objectif d’amener l’ensemble des acteurs à s’approprier du processus d’élaboration et de gestion du budget, l’initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme appelé « Sub national governance program (SNGP) » par le GSB sur financement de l’USAID en partenariat avec le gouvernement du Mali. Elle s’appuie fondamentalement sur trois composantes pour renforcer davantage les capacités des acteurs dans la compréhension et l’analyse des budgets de l’État et des collectivités territoriales avant d’amener ceux-ci à participer aux prises de décisions relatives aux allocations budgétaires et de renforcer leurs capacités dans le contrôle citoyen.
Le président du GSB, Tiémoko Souleymane SANGARE, a félicité l’USAID pour son accompagnement à la mise en œuvre du SNGP. Démarche multisectorielle, l’exécution du SNGP se fera sur l’ensemble du territoire national si le processus de sécurisation le permettait. Spécifiquement, au budget qui sera au cœur de ce programme, M. SANGARE a défini qu’il est un outil essentiel de prévision qui traduit la politique économique et sociale de l’État et de la collectivité territoriale. Depuis des années, a rappelé M. SANGARE, le GSB s’attèle pour une bonne élaboration de ce document et sa gestion transparente. Il pense que la participation citoyenne au développement de l’État et des collectivités territoriales est l’une des règles essentielles de la démocratie.
En plus du GSB, la mise en œuvre de ce programme implique d’autres partenaires comme la structure Tetra Tech ARD. Son représentant, Issa MANSSE a ajouté que le programme SNGP était une façon de renforcer la démocratie malienne, à travers la redevabilité. Aussi, vise-t-il selon lui, à amener les citoyens à accorder plus d’attention à l’élaboration et à la gestion du budget afin de la prise en compte de leurs besoins dans le document.
Après le discours d’ouverture de la séance par l’élu communal, Seydou KEITA, représentant le maire du District de Bamako, Bakary TRAORE, a fait sa présentation sur le thème de la rencontre.
Rappelant les principes et les étapes d’élaboration du budget communal, il a fait savoir que les ressources financières de la mairie centrale proviennent des appuis de l’État, des dons des partenaires et les fonds mobilisés par la marie elle-même. Il a déploré toutefois le manque de transparence dans la répartition, notamment de l’argent de la taxe de développement régional et local (TDRL) par l’État. Selon lui, le montant de la TDRL que le District reçoit par an est très faible. De même, en dépit des textes consacrant la décentralisation, les collectivités sont privées de certaines de leurs poches budgétaires pour renflouer leurs caisses. Avec tout cela, le conférencier a souligné que l’argent du budget de la mairie du District est utilisé pour le confort de la population. En plus des dépenses traditionnelles de fonctionnement, le budget de la mairie prend également en charge, chaque année, le curage des caniveaux, l’assainissement de la ville, etc. Conformément au principe de la démocratie, le conférencier a déploré le faible intérêt de la population à l’élaboration du budget et au développement communal.
« Au moment de l’élabore du budget, on ne voit pas pratiquement les citoyens et pourtant la séance est publiquement ouverte à tout le monde. Cela n’est pas normal et il faut que les individus sachent que le budget est élaboré pour prendre en compte leurs besoins. Quant au développement communal, les citoyens n’en font pas beaucoup leur souci. J’en veux pour preuve, le refus des concessions de contribuer à la mise en œuvre du contrat Ozone-mairie District pour l’assainissement de la ville », a conclu le conférencier.
Par Sikou BAH