Située en commune V du district de Bamako, Kalaban-Coro comme tous les autres quartiers de Bamako, n’échappe pas à l’insalubrité et à la mauvaise gestion des ordures.
Un constat inquiétant de l’état des rues, des canalisations et même de l’intérieur de nos quartiers, de la présence anarchique des ordures. Ce qui aurait pu être un outil de développement social, par le biais d’une volonté politique, génératrice d’emplois, est devenue un problème social de santé publique majeure.
“La mairie ne s’occupe que des ordures dans les marchés. Pour cela on a des machines et des caissons. Également la mairie travaillerait sur fonds propres et aussi en partenariat avec des GIE qui viennent s’inscrire au niveau de la mairie. La répartition se fait par zone”, a expliqué Soumaïla Sylla, chef de service de l’assainissement à la mairie de la commune. Les GIE sous l’autorité de la mairie collectent puis évacuent les déchets aux dépôts de transit
Malgré les efforts de la mairie, il n’en demeure pas moins que certaines rues sont jonchées d’ordures et cela pourrait s’expliquer par une attitude désinvolte de la part de certains habitants face à l’insalubrité ou du fait de l’inaccessibilité de certaines zones.
Au cours des explications, le chargé d’assainissement de Kalaban-Coro a loué les bonnes pratiques de certains habitants en matière d’assainissement pour dénoncer les mauvaises pratiques de leurs voisins en termes de gestion de déchets.
Il ressort que lors de nos enquêtes des tensions existeraient entre la mairie et certains GIE. En effet selon les propos d’un gérant GIE “Mande Saniya”, situé à Tiebani, un contrat de cinq ans les unirait à la mairie. Ledit contrat assurerait au GIE en question le droit de collecte dans toute la zone de Tiébani.
Au grand dam de ces jeunes entrepreneurs ayant consenti à d’énormes investissements, des charretiers non-inscrits à la mairie, travaillant sans contrat et de façon informelle et anarchique viendraient empiéter sur leurs plates-bandes, créant ainsi un manque à gagner énormes pours ces entreprises, au vu et au su de la mairie qui ne bougeait pas le petit doigt pour garantir le droit de ce GIE.
“Tout d’abord nous nous sommes rendus à la mairie pour y voir plus clair, il s’est avéré que le maire est complice dans cette histoire. Ensuite nous avons déposé une plainte au niveau de la justice contre les charretiers d’abord puis par suite contre la mairie.
Contre les charretiers la justice nous a débouté en nous remettant un document enjoignant la mairie à agir mais cette dernière n’a pas réagi”, a témoigné Mande Oliva, gérant du GIE Mande Saniya.
Ainsi nous assistons à un bras de fer entre trois acteurs de l’hygiène publique, bras de fer qui ne sert ni la République ni la population car, cette dernière est la grande victime de cette histoire malheureuse, qui est à l’opposé du Mali Kura cher à notre président.
Aminata Maïga
(Stagiaire)