Cette année, Mali-Météo annonce une saison des pluies excédentaire avec d’éventuelles inondations. Des prévisions qui doivent réellement inquiéter avec l’état désastreux de nos caniveaux qui sont bouchés par les ordures ménagères et les déchets plastiques.
La ville de Bamako a bien enregistré depuis fin mai, ces premières précipitations de l’année en cours. Et chaque année, les victimes d’inondations se comptent par centaines à travers le pays.
Pour venir au secours des personnes qui ont délibérément décidé de s’installer dans les lits des cours d’eau, des Comités de gestion des catastrophes naturelles sont installés dans les zones à haut risque et d’importantes ressources financières et matérielles sont mises à leur disposition par l’Etat avec l’accompagnement non désintéressé des organisations dites humanitaires.
C’est le même jeu d’intérêt qui prévaut, en ce qui concerne le programme annuel de curage des caniveaux et collecteurs par la mairie du District de Bamako, exécuté par certains GIE d’assainissement appartenant aux mêmes responsables de la mairie.
Comme chaque année, à cette même période, des équipes d’assainissement sont visibles un peu partout dans la capitale. Mais selon un interlocuteur cela ne sert pas à grand-chose, car le travail se fait de façon bâclée.
« La ville de Bamako est l’une des capitales les plus sales de la sous-région, et avec les pluies cela s’empire. Les caniveaux sont curés chaque année pendant hivernage, mais le problème revient chaque fois. D’une part, je déplore l’irresponsabilité de la population qui souvent ne voit aucun mal à déverser les ordures ménagères dans les caniveaux ; et d’autre part, j’accuse les mairies et les personnes chargées de curer les caniveaux, car à quoi bon de faire le même travail chaque année, autant le faire mieux. Mais non, chacun préfère jeter les ordures juste au bord des caniveaux qui ne sont jamais couverts et après une ou deux pluies, ces mêmes ordures viennent boucher les caniveaux qui par la suite débordent sur tout le goudron pour rendre la vie impossible», dénonce Salia, un boutiquier sur la route du 30 mètres.
C’est un secret de polichinelle, les inondations sont devenues des fonds de commerce non seulement pour les victimes, mais aussi pour les autorités communales, et nationales, ainsi que les organisations internationales, car chacun y gagne dans ce business. Voilà pourquoi, au lieu de résoudre définitivement le problème récurrent d’inondation, on se contente de le déplacer pour s’en occuper éternellement.
ADAM DIALLO
Source: Bamakonews