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Gestion des Entrepôts Maliens au Sénégal : un suivi de recommandations préoccupant

Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) du Mali a récemment publié son rapport de suivi des recommandations issues de la vérification financière de la gestion des Entrepôts Maliens au Sénégal (EMASE), réalisée en 2020. Les résultats sont préoccupants : seulement 36,4 % des recommandations ont été mises en œuvre, révélant des failles persistantes dans la gestion de ces infrastructures stratégiques.

Un enjeu crucial pour l’économie malienne

Bamada.net-Les EMASE jouent un rôle essentiel dans le commerce extérieur du Mali. Pays enclavé, le Mali dépend fortement des infrastructures portuaires des pays voisins, notamment celles du Sénégal. Le port de Dakar est l’un des principaux points d’entrée des marchandises maliennes, représentant en 2023 plus de 59 % des importations de produits solides et liquides, y compris les hydrocarbures.

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Entre 2021 et 2023, plus de 11 millions de tonnes de denrées essentielles – riz, sucre, farine, véhicules et matériaux de construction – ont transité par les EMASE. Ces activités ont généré des recettes de plus de 10,4 milliards de FCFA, avec des dépenses s’élevant à 7,2 milliards de FCFA. Malgré ces flux financiers importants, des lacunes dans la gestion et la gouvernance continuent de freiner l’efficacité de ces entrepôts.

Recommandations mises en œuvre : quelques progrès

Le rapport du BVG souligne que certaines recommandations formulées en 2020 ont été pleinement appliquées, notamment :

  • Mention des dates de notification sur les contrats, désormais respectées dans tous les marchés conclus.
  • Utilisation de la procédure de Demande de Renseignement et de Prix à Compétition Restreinte (DRPR) pour les marchés répondant aux seuils réglementaires.
  • Enregistrement des plis des soumissionnaires dans le registre de réception des offres.
  • Prestation de serment et paiement des cautions des régisseurs de recettes, sous la supervision de la Direction Nationale du Trésor et de la Comptabilité Publique.

Ces avancées témoignent d’une volonté d’améliorer la gestion des EMASE, mais elles restent insuffisantes au regard des nombreuses recommandations encore en attente.

Des recommandations partiellement appliquées

Le BVG note que certaines mesures ont été initiées, mais leur mise en œuvre reste incomplète :

  • Révision du manuel de procédures administratives, comptables et financières : un avant-projet a été élaboré avec l’appui d’un consultant, mais il n’a pas encore été validé.
  • Collecte et versement des recettes du parking de Mbao : un agent des EMASE perçoit et dépose les fonds sous le contrôle de l’Agent Comptable, mais la nomination d’un régisseur de recettes tarde à être effective.

Des recommandations cruciales toujours ignorées

Malgré les avertissements du BVG en 2020, plusieurs irrégularités majeures persistent :

  • Non-respect du cadre organique : alors que le nouveau cadre organique adopté en 2023 prévoit un effectif maximum de 61 agents, les EMASE comptent actuellement 77 employés, générant une surcharge budgétaire injustifiée.
  • Non-recouvrement de l’Impôt sur les Traitements et Salaires (ITS) : ni la Direction Générale des Impôts ni le Directeur des EMASE ne veillent à la retenue et au reversement de cet impôt, une négligence qui représente un manque à gagner considérable pour l’État.
  • Absence de gestion rigoureuse des biens et matériels : le Chef du Service Administratif et Financier ne tient pas à jour les documents de la comptabilité-matières et ne procède pas à l’inventaire des équipements.

Des mesures urgentes nécessaires

Avec un taux de mise en œuvre des recommandations de seulement 36,4 %, la situation reste alarmante. Le BVG recommande une action immédiate pour corriger les lacunes encore présentes, notamment :

  1. Appliquer strictement le cadre organique afin d’optimiser les ressources humaines et budgétaires.
  2. Mettre en place un régisseur de recettes au parking de Mbao, conformément aux règles comptables publiques.
  3. Assurer le recouvrement de l’ITS pour éviter les pertes fiscales.
  4. Instaurer une gestion rigoureuse des biens en garantissant la mise à jour des inventaires et documents comptables.

Vers une gouvernance améliorée ?

Les Entrepôts Maliens au Sénégal sont un maillon essentiel du commerce extérieur du pays. Leur efficacité repose sur une gestion transparente et rigoureuse. L’application complète des recommandations du BVG est donc une nécessité pour garantir une meilleure gouvernance et éviter les risques de détournement et de mauvaise gestion.

 

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L’État malien, à travers le Ministère des Transports et des Infrastructures, devra redoubler d’efforts pour imposer le respect des règles comptables et administratives. Seule une réforme profonde permettra aux EMASE de remplir pleinement leur mission et d’assurer un transit fluide des marchandises vers le Mali.

 

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Fatoumata Bintou Y

 

Source: Bamada.net

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