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Gestion des déchets dans les villes : UNE MULTIPLICITE D’INTERVENANTS

La chaîne des acteurs comprend l’état, les collectivités, les GIE d’assainissement

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L’Etat malien est déterminé à assurer un cadre de vie de qualité aux citoyens sur l’ensemble du territoire. L’Institut national de la statistique (INSAT) a réalisé en 2013 une étude sur les filières déchets dans les villes de Sikasso, Ségou et Bamako. Le financement de l’enquête a été assuré par le royaume du Danemark. Les conclusions ont avéré une faible intervention des collectivités dans l’assainissement en général et celle des déchets en particulier. Et pourtant cette mission leur est transférée dans le cadre de la décentralisation.

La part du budget alloué à l’assainissement a été de 1,9 % en 2010 à Sikasso contre 3, 4% en 2011. Les chiffrent baissent à Ségou : 5,5% en 2010 contre 1,5%  en 2011. Le district de Bamako se montre à hauteur de mission. Le budget est passé de 6,8% en 2010 à 9,7% en 2011.

L’étude de l’INSAT indique que les mairies sont pauvres en équipements. Le peu qui existe est en mauvais état en général, sauf à Ségou. A Bamako, seulement 11,2% des équipements sont jugés bons. A Sikasso, ils sont tous en mauvais état. Par ailleurs, le mode d’acquisition de ces équipements ne milite pas en faveur de l’autonomie des mairies en matière de gestion des déchets.

Le matériel est acquis à 84,6% à travers l’appui des partenaires techniques et financiers (PTF) ou des actions de jumelage. Les communes sont également pauvres en infrastructures. Il n’existe que quelques dépôts de transit dans les trois villes. A Sikasso une seule décharge finale existe et ne répond pas à toutes les normes requises.

La ville de Ségou n’en dispose pas. Bamako ne possédait qu’un dépôt de transit à Doumanzana, qui  aujourd’hui sujet à polémique. Le projet de décharge finale de Noumoubougou avait suscité beaucoup d’espoir. Il est aujourd’hui en souffrance. Les caniveaux sont très souvent vétustes, les dimensions sont inadéquates et ils sont rarement entretenus. Les quelques collecteurs sont comblés de déchets.

Une seule station d’épuration est opérationnelle à Bamako pour le traitement des eaux usées industrielles. La capitale est parsemée d’un petit nombre de mini – égouts et égouts. A part quelques collecteurs et mini – égouts, l’état de ces infrastructures est jugé « passable à mauvais » par les collectivités elles-mêmes. L’organisation de la gestion repose sur deux filières : la filière des déchets solides et celle des déchets liquides. La première comporte deux grands maillons à savoir, la pré collecte des zones de production aux dépôts de transit et la collecte des dépôts de transit à la décharge finale. La filière déchet liquide ne comporte qu’un maillon, la collecte-décharge finale.

 

rôle crucial. Les principales chaînes de valeur identifiées sont le transport, la récupération et la transformation. Les acteurs sont les ménages, les industries, les entreprises et l’administration en tant que producteur de déchets. A ce niveau les groupements d’intérêt économique (GIE), les entreprises individuelles formelles et informelles, les associations le ramassage des ordures, le balayage des rues et des voies publiques,  la récupération et la transformation des déchets jouent un rôle crucial.

Les GIE/entreprises de  la place constituent le principal outil d’évacuation des déchets. Ils ne sont pas tous sous contrat avec les mairies. En effet, 63,6% des groupements opérant dans la gestion des déchets contre 14,8% de ceux de la filière liquide ont des contrats. L’étude révèle aussi que les rapports entre les GIE et les mairies sont très difficiles. Les enquêtes ont avéré que 63% des GIE ayant un contrat ne sont pas satisfaits de leur collaboration avec les mairies.

Près de 56% des ménages  interrogés ont déclaré faire recours aux GIE pour le ramassage des ordures. Mais l’offre de service est mal appréciée par 61% d’entre eux. Cette situation découle de la proximité des ménages des dépôts anarchiques créés un peu partout, et par la facilité d’accès aux services des agents dits informels ou (clandestins).

En 2011, un GIE a généré en moyenne 5,2 millions de Fcfa de ressources (ressources propres, publiques et autres) pour la filière déchets solides et 13,2 millions de Fcfa la filière déchets liquides et, en moyenne 6,9 millions de Fcfa pour les deux filières confondues. Ces ressources proviennent essentiellement des prestations de services. Ils génèrent en moyenne   71 000 Fcfa par mois et sont surtout concentrés à Bamako.

 

Recyclage des or-dures. Le revenu moyen journalier des récupérateurs varie selon le sexe et la ville. Il est évalué en moyenne à 2 600 Fcfa par jour. Quant aux transformateurs, le revenu moyen mensuel est estimé à 938 000 Fcfa et reste influencé par l’existence de quelques industries.

En 2011, la valeur ajoutée d’un acteur dans les trois chaînes de valeurs est évaluée à environ 3,3 millions de Fcfa et cache des disparités. Les transformateurs sont ceux qui créent plus de valeur ajoutée avec près de 7,6 millions de Fcfa. Ils sont suivis des GIE avec 4,3 millions de Fcfa. Les valeurs ajoutées des informels et des récupérateurs sont comprises entre 500 000 et 700 000  Fcfa.

Les acteurs femmes ne réalisent en moyenne que 46,9% de la valeur ajoutée des hommes. Les récupérateurs font l’exception. Il est très difficile de faire une analyse comparative de la compétitivité entre les chaînes de valeur. Mais les résultats des acteurs des différentes chaînes de valeur sont positifs, à en croire l’INSAT. Ceci démontre la rentabilité de l’activité dans le secteur des déchets solides et liquides.

L’excédent brut d’exploitation (EBE) ou revenu mixte moyen d’un acteur des filières solides ou liquides est évalué à 2,185 millions de Fcfa dont 1, 15 millions de Fcfa pour un GIE. Il est de 6,42 millions Fcfa pour un transformateur, 660 000 Fcfa pour un informel et 490 000 Fcfa pour un récupérateur.  Comme pour la valeur ajoutée, il existe une différence notable entre homme et femme. L’EBE d’un acteur femme ne fait pas la moitié de celui d’un homme (46, 6%).  En ce qui concerne les emplois crées, une entreprise des filières gestion des déchets solides ou liquides crée en moyenne 8 emplois permanents dont 16 pour un GIE, 5 pour chaque informel et chaque  transformateur et 4 emplois pour un récupérateur. Les emplois à temps partiel sont en moyenne de six pour un GIE ou un transformateur.

La solution correcte et pérenne de la gestion des déchets solides et liquides réside dans l’implication forte  du secteur privé. Les entreprises privées de recyclage des ordures sont indispensables à l’assainissement du cadre de vie d’une mégapole comme Bamako. Ainsi, un projet novateur de transformation des déchets solides en énergie est en gestation dans le cadre de l’Agence de l’Environnement et du Développement durable (AEDD). Les responsables du nouveau projet malgré nos multiples demandes d’entretien, n’ont pas daigné nous recevoir.

 

C. A. DIA

LA SECONDE VIE DES DECHETS

 

La gestion des déchets permet d’encadrer la fin de vie des biens dont on souhaite se débarrasser. L’objectif est de limiter les nuisances et les risques liés à leur caractère dangereux, fermentescible ou encombrant, qui occasionneraient des impacts sanitaires ou environnementaux. Progressivement, la mise à l’écart ou l’élimination des déchets a fait place à leur valorisation matière ou énergétique, qui permet d’amoindrir l’impact de leur abandon. Cependant, la gestion des déchets fait intervenir des procédés qui peuvent affecter le cadre de vie des populations, ce qui génère des tensions (ORDIF, 10/2009).

La gestion des déchets représente aujourd’hui un véritable enjeu tant financier, en raison de l’augmentation croissante des coûts de gestion des déchets, qu’environnemental, lié d’une part au risque d’insuffisance d’exutoires de traitement à moyen terme, et d’autre part au gaspillage des matières premières (ADEME, 2009). La prévention des déchets La prévention des déchets est définie dans la directive cadre comme « les mesures prises avant qu’une substance, une matière ou un produit ne devienne un déchet et réduisant la quantité de déchets (…), les effets nocifs des déchets produits sur l’environnement et la santé (…) ou la teneur en substances nocives des matières et produit ». La prévention couvre ainsi l’ensemble des actions intervenant sur les produits en amont de leur entrée dans le système de gestion des déchets et porte sur l’ensemble de la vie du produit, de sa conception à son abandon. L’élimination des déchets En France, le service public d’élimination des déchets est une compétence dévolue aux communes qui assurent donc la collecte et le traitement des déchets ménagers et assimilés sur leur territoire. Ces communes ont toutefois la possibilité de déléguer tout ou partie de cette compétence à des établissements publics de coopération locale, et sont même encouragées à le faire depuis la Loi Chevènement de juillet 1999 relative « au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale ». Les déchets ménagers sont éliminés selon trois procédés principaux : L’incinération Prévention, réutilisation, recyclage dont valorisation organique (comme le compostage), puis valorisation énergétique,…

L’incinération se situe à cette dernière étape de la gestion des déchets, avant la mise en décharge réservée notamment aux déchets urbains. L’incinération s’effectue dans des usines d’incinération d’ordures ménagères (UIOM), source d’émissions atmosphériques (poussières, gaz, dioxines), de résidus solides (REFIOM, mâchefers) et de rejets liquides. Dans la mesure où les impacts environnementaux et sanitaires de l’incinération sont maîtrisés, une incinération performante reste un outil d’élimination des déchets adapté.

Elle permet en effet de gérer des déchets n’ayant pu être recyclés ou valorisés par « retour au sol » (valorisation de la part organique) tout en permettant une valorisation d’une partie de leur contenu énergétique.

Les principaux effets sanitaires étudiés autour des incinérateurs sont les troubles respiratoires, le développement des cancers et les effets sur la reproduction et le développement des enfants.

 

Source : notre-planète-infos

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