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Gestion de la vie chère : les autorités incapables !

Au Mali, le prix des denrées de première nécessité connaît une hausse considérable depuis bientôt deux ans. Le riz, la viande, l’huile, le sucre, le lait, etc. La plupart de ces produits alimentaires sont devenus intouchables dans les différents marchés de Bamako et ceux d’autres grandes villes du pays. C’est une situation bien inquiétante qui ne fait qu’empirer semaine après semaine et dont nul ne connaît l’issue, surtout en cette période de précarité globalisée.

 

Au regard de la situation, l’on a l’impression que les autorités ont déjà montré leurs limites ou leur incapacité d’assurer, pour l’instant, un meilleur cadre de vie aux populations. La preuve, le gouvernement avait tenté de subventionner certains produits comme la viande entre juin et juillet 2021, à travers une convention avec les bouchers afin de garder l’équilibre sur le marché. Mais, ce projet a aussitôt pris fin en queue de poisson. Cette subvention n’a tenu qu’un mois. Pire, le prix du kilo de la viande a finalement grimpé dépassant largement les prix plafonds arrêtés avant la signature de la convention.

Entre-temps, au mois de juin 2021, le Conseil national de Transition (CNT) avait interpellé deux membres du gouvernement lors d’une séance plénière sur la flambée des prix des produits de première nécessité. A l’époque, la première série de questions orales avait été adressée au ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, par Mme Sow Massaran Touré du CNT.

Cette membre du CNT interrogeait le gouvernement sur les efforts à long et court terme qu’il fournit pour garantir l’équilibre du marché. « Depuis un certain temps, nous assistons à la montée vertigineuse du prix des denrées de première nécessité. Cette situation nous préoccupe en notre qualité de représentants du peuple. C’est la raison pour laquelle nous avons saisi le CNT afin de pouvoir adresser des questions orales à Monsieur le ministre de l’Industrie et du Commerce. Combien coûtent, de nos jours, sur nos marchés, les denrées de première nécessité comme le riz, l’huile, le lait, la viande ? Quelles mesures sont prises pour faire baisser le prix de ces produits vitaux ? Comment faire ressentir ces mesures sur le panier de la ménagère ? Quels mécanismes sont envisagés pour que nous ne tombions plus dans cette situation de hausse périodique ? », telles ont été les inquiétudes de Mme Sow Massaran Touré.

Cinq mois après, les mêmes interrogations et inquiétudes restent plus que jamais d’actualité. Aujourd’hui, le prix des denrées alimentaires est toujours hors de tout contrôle et le panier de la ménagère en souffre. La viande, le riz, le mil, le maïs, l’huile, le sucre, le lait… Tous ces produits sont devenus intouchables sur nos marchés. « Je ne suis pas sûre que la situation changera un jour. Pendant que tu te plains d’une chose d’autres viennent en rajouter. Jusqu’ici c’est le prix de la viande qui retenait l’attention de tous. Mais aujourd’hui, dites-moi ce qui n’a pas augmenté. La question n’est pas désormais qu’est-ce qui a augmenté mais plutôt qu’est-ce qui n’a pas augmenté », nous a confié Oumou Koné, ménagère.

Désespérée, l’ALCOM interpelle…!

L’inquiétude est aussi de mise chez l’Association libre des Consommateurs du Mali (ALCOM). Interrogé par nos soins, Abdoulaye Ballo, président de ladite association, relativise la situation tout en demandant au gouvernement de faire plus d’efforts. « Nous comprenons la situation et voilà pourquoi elle nous inquiète davantage. Certainement, c’est une situation valable dans beaucoup de pays de la sous-région. Mais, nous en tant que protecteurs des droits des consommateurs maliens, on se doit d’interpeller notre gouvernement qui, à mon avis, doit davantage se battre pour ramener la sécurité, gage d’une stabilité sur tous les autres secteurs », a-t-il souligné.

Le président de l’Association libre des Consommateurs du Mali nous a également confié : « Nous sommes actuellement (vendredi 22 octobre vers 08h) au marché de légumes pour justement vérifier le prix. Je précise que nous avons déjà mené cet exercice sur d’autres marchés ici à Bamako et à l’intérieur du pays. Il faut le dire, la situation est alarmante. Vous comprendrez qu’actuellement tout a augmenté. Le riz, le mil, le sucre, le fonio, la viande, etc. Je vais seulement vous donner un exemple sur le maïs, qui, je me rappelle, trois ans en arrière, était à moins de 10 000F CFA, le sac de 100kg dans des zones comme Koutiala et un peu plus de 10 000F CFA à Bamako et dans d’autres localités du pays. Mais, le maïs est aujourd’hui vendu à 21 000 F CFA dans cette période de récolte. Chose qui, il faut le dire, est exagérée sur des Maliens dont les revenus font partie des plus faibles de la sous-région. »

L’horizon s’assombrit !

Dans ses explications, le président de l’Association libre des Consommateurs du Mali s’inquiète surtout pour les mois à venir et estime que l’insécurité y est certainement pour quelque chose. « Nous n’allons pas mentir aux gens. Nous pensons qu’il y a de quoi s’inquiéter pour les mois à venir. Dans ce mois, nous nous sommes renseignés sur la production en cours et la récolte n’est pas du tout bonne dans plusieurs localités du pays. Aussi, des paysans n’ont-ils pas pu cultiver dans beaucoup de zones du pays à cause de l’insécurité. Dans certaines localités comme Niono, les récoltes ont été brûlées. Bientôt, le prix du pain risque de grimper parce que le prix du blé a augmenté sur le marché mondial », a ajouté Abdoulaye Ballo.

Une situation bien embarrassante qui interpelle les autorités de la transition. Elles doivent agir vite afin de garantir un meilleur cadre de vie à l’ensemble des populations du pays.

Amadou Kodio

Source : Ziré

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