Les attaques contre les positions de l’armée et de la gendarmerie se multiplient dans la région de Ségou. Deux attaques très violentes ont visé les porteurs d’uniformes maliens en l’espace d’une semaine. Celles de Sokolo et de Sarkala.
Un conflit qui devient de plus en plus intensifié et complexe, causant des morts et des pertes matériels. Avec la naissance de l’EI de Nampala, nous lisons une nouvelle schématisation de zones de tensions en passant par Kroumarie (proche de Ouadou) et frontières de la Mauritanie, Diafrabe, Macina et de Markala. Cela nous laisse soupçonné la présence des anciens déserteurs de l’armée malienne au sein de ce groupe vu leur connaissance du terrain. A la veille de l’arrivée des mouvements démocratiques au pouvoir, le Mali a subi de nombreuses mutations dans tous les secteurs de l’État. Ce qui a fini à affaiblir et politiser notre armée.
Nous vivons aujourd’hui les conséquences de la mauvaise politique sécuritaire de nos différents gouvernements démocratiques. A un moment donné, la majorité des pays du Sahel avait traité leur sécurité à des supplétifs tout en pensant que le Sahel est une zone de passage des terroristes et des narcotrafiquants vers l’Europe. Aujourd’hui, les conflits intercommunautaires touchent les zones où la cohabitation était jadis très exemplaire. Les terroristes ou narcotrafiquants profitent de l’absence des structures étatiques et des services publics de base, le chômage des jeunes pour créer des zones de tensions inter-ethniques à haut risque. Avec cette opération dénommé Maliko, les choses peuvent changer car la tête de la chaîne de commandement est malienne.
Pour assurer la réussite de cette opération, il faut créer un fond propre pour la Sécurité d’État, uniquement basé sur la collecte des informations et la traque des cellules dormantes. Le service de renseignements malien est performant et ils sont à remercier. Mais nous leur proposons de recruter des jeunes sociologues et psycho-sociologues dans le cadre de cette nouvelle opération. Pour la réussite de cette opération, il faut impliquer la population à travers les chefs du village.
Mohamed Abdellahi Elkhalil, Spécialiste des questions d’insécurité sociale et sécuritaire du Sahel.
Le Démocrate