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Géopolitique : Quand le cas Malien évente l’échec de la diplomatie d’Emmanuel Macron

Histoire d’un accident – pour qui sait comment s’est retrouvé à l’Elysée le plus jeune président démocratiquement élu en République de France -, le leadership d’Emmanuel Macron est en passe de consacrer une nouvelle ère de la France-Afrique surtout avec son aveu d’impuissance face au cas malien qui se complexifie chaque jour un peu plus.

En effet, à l’orée d’une nouvelle phase historique des relations Afrique-France, la diplomatie française, jadis vantée à outrance, étale des tares grotesques dans la résolution de la crise malienne qui semble la démystifier au grand dam de son outrecuidant orgueil notoire. L’accession au pouvoir du charismatique et brillant Emmanuel Macron avait pourtant suscité beaucoup d’espoir au sein de la jeune population de l’Afrique francophone, qui voyait en lui le parfait leader qui allait jeter les bases d’une politique de rupture avec l’ancienne France-Afrique devenue anachronique et incommode pour les deux parties. Hélas ! avec l’appui de son indélicat chef de la diplomatie à la personne de Jean Yves Le Drian, Macron durcit la posture tartuffe de ses prédécesseurs en multipliant les impairs à l’endroit de certaines ex colonies françaises par des déclarations hautaines et des initiatives incongrues et arrogantes. Toutes choses qui lui valent aujourd’hui l’inexorable désamour des populations sahéliennes, en proie à des crises multiformes, qui n’entendent pas calmer le jeu avant d’enterrer définitivement le rôle paternaliste et vampirique de l’Etat français.

Le Mali symbolise singulièrement ce bouillonnement en cours, qui s’est encore exacerbé avec l’énième initiative machiavélique et saugrenue de l’Elysée qui a lamentablement échoué face à la force de caractère des autorités de la transition malienne illégitime aux yeux de l’Elysée depuis le deuxième putsch de la Transition. Ce même Macron qui s’est en vérité ridiculisé à la face du monde en voulant s’accorder sans réussite un entretien aux contours piégeur avec ces autorités qu’il considère comme issues de deux coups d’Etat. Cette humiliation est révélatrice à plusieurs égards : d’une part on se rend compte que la toute-puissance de l’Etat français s’estompe considérablement dans son pré-carré et d’autre part les gouvernements africains avisés commencent à bien cerner la  politique étrangère entortillée de l’Elysée comme en témoignent l’hostilité de certains dirigeants vis-à-vis du sommet de Paris destiné à soutenir financièrement l’Afrique après la Covid en mai 2021, puis l’incrédulité affichée des peuples africains face à la mascarade concoctée par  Macron pour instrumentaliser de jeunes leaders africains lors d’un prétendu sommet tenu à Montpellier en octobre 2021.

Par ailleurs, l’aura que se procurent des puissances comme la chine, la Russie et  la Turquie, dans des pays que l’hexagone considère comme siennes, aplanit sa crédibilité aux yeux de ses alliés traditionnels avec lesquels elle n’est plus tout à fait en odeur de sainteté sur le plan diplomatique notamment les USA, l’Angleterre, l’Allemagne. En définitive, si Macron est rentré par la grande porte de l’histoire de la République française, la retentissante réticence historique des actuelles autorités maliennes risque de le faire sortir par le petit portail lors de l’élection présidentielle de 2022 avec l’étiquette de « président de la débâcle diplomatique ».

Ousmane Tiemoko Diakité

 

Source: Témoin
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