L’opération mains propres initiée au Gabon semble avoir des ramifications, puisque, après des ministres et autres dignitaires du régime, c’est au tour du puissant procureur de la République d’être démis de ses fonctions. Et pourquoi ?
Au Gabon, le Conseil supérieur de la magistrature a démis de ses fonctions le procureur de la République, le vendredi 22 novembre 2019. Ce limogeage d’Olivier Nzaou vient s’ajouter à la purge que mène le chef de l’Etat de cet Etat d’Afrique Centrale, Ali Bongo Ondimba, dont la dernière victime a été son porte-parole, Ike Ngouoni Aila Oyouomi, qui a été interpellé, suite à des soupçons de corruption.
Pour Barro Chambrier, président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), l’efficacité de l’opération « mains propres » reste à prouver. D’autant que ces arrestations et autres limogeages sont faits à l’emporte-pièce: « On nous dit qu’il y a des suspicions de détournement de deniers publics, de corruption, de blanchiment. Il s’agit de sujets graves, souligne Alexandre Barro Chambrier. Nous voudrions que ça ne donne pas l’impression d’un tintamarre mis en œuvre pour détourner l’attention des vrais sujets. Tout cela nous interpelle sur qui gouverne réellement le Gabon aujourd’hui ».
Ce limogeage, dicté par le Président Ali Bongo au Conseil supérieur de la magistrature que le dirigeant gabonais préside lui-même, intervient deux jours après l’interpellation du porte-parole de la Présidence, Ike Ngouoni Aila Oyouom, et deux semaines après le limogeage de son directeur de Cabinet. En effet, lors du Conseil des ministres du jeudi 7 novembre 2019, il a été décidé que Brice Laccruche Alihanga n’est plus directeur de Cabinet du Président Ali Bongo Ondimba.
Source: afrik