Les fuites ont pris de l’essor cette année. Des jours précédant l’examen, tous les sujets corrigés étaient sur Internet. Le Secrétaire général du ministère de l’Education ne voulait pas voir l’eau dans le fleuve. Ses dénégations ont surpris plus d’un. Il s’est plutôt défaussé sur lanceurs d’alerte sans les citer accusés de « malveillances ». Avant que son ministre ne lui remonte les bretelles en reconnaissant explicitement les fuites.
Le jour du démarrage des épreuves, le ministre de l’Education, Pr Doulaye Konaté avait émis de sévère mise en garde à l’endroit des candidats. « J’ai donné la ferme instruction aux surveillants que les examens soient propres ». Et a servi une pincée de morale aux enseignants peu scrupuleux : « ceux-là qui leur courent derrière en leur demandant des faveurs pour des candidats, mais qui sont en réalité les premiers à les vilipender. »
Le mal était déjà. Candidats et surveillants n’y étaient pour rien. Il faudrait remonter le circuit de l’organisation du diplôme d’études fondamentales (DEF) depuis les Académies d’enseignement jusqu’à la Direction nationale de l’enseignement fondamentale, en passant par le Centre national d’examen – peu de responsables résistent aux pressions de leur épouse ou copine désireuse d’éviter des sueurs froides à leurs progénitures ou à leurs frères et sœurs. Sans dédouaner les promoteurs d’écoles privées qui font pieds et mains pour entrer en possession des sujets qu’ils font traiter par les enseignants. Les établissements privés ont bâti leur réputation sur le seul taux d’admission qui justifie les inscriptions massives et les frais de scolarité jugés exorbitants.
Situer les responsabilités dans ce circuit long et sinueux s’apparente à la recherche d’une aiguille dans une botte de foin.
Rassemblées par la Rédaction
Source: L’Informateur