De nos jours à Bamako, les marchands de friperies se frottent les mains. Et pour cause, les friperies occupent une très grande place dans la garde-robe des bamakois, surtout chez les femmes. Pourtant, ces habits ne sont pas sans effets sur la santé.
En effet, le marché des friperies est devenu très juteux de nos jours à Bamako. Raison pour laquelle, on voit à chaque coin et recoin de la capitale des boutiques de friperie et même des vendeurs à la sauvette qui tous tirent leur épingle du jeu.
Aujourd’hui, dans notre pays et surtout dans la capitale, il est difficile de passer au bord d’une route assez pratiquée sans apercevoir des vendeurs de friperies.
L’affluence est grande chez ces marchands de friperie à tel point que certains en ont fait leur gagne-pain quotidien. C’est devenu un véritable secteur à part.
Chez les femmes surtout, nombreuses sont celles qui préfèrent se rendre au marché de Medina-Coura pour chercher des sous-vêtements à bas prix.
Cela s’explique, selon l’explication d’une jeune dame, par le fait que ces vêtements sont moins chers. Mais aussi, chacun peut y trouver pour son compte.
Cependant, nombreux sont ceux qui se demandent si ces vêtements n’ont pas d’impact sur la santé à cause des produits par lesquels ils sont conservés. Car, on retrouve ces dessous entassés n’importe comment sur les marchés, avec l’odeur parfois nauséabonde de certains produits.
Ces vêtements qui proviennent de différents pays d’Europe, d’Asie et d’Amérique, attirent beaucoup la gent féminine. Car nombreuses sont celles qui partent se ravitailler chaque fois qu’elles ont un peu d’argent, sans mesurer les conséquences que ces habits peuvent avoir sur leur santé.
« On les voit souvent trier ces dessous dans la rue sans gêne et faire même des essais pour s’assurer d’avoir fait le bon choix. Leur désir étant de se procurer des culottes et soutien-gorge qui leur conviennent à tout prix », explique M.C, une jeune vendeuse.
Avant d’ajouter « On en trouve de tous les goûts : gaine, string, jupon, slip…. les prix varient selon la qualité, la taille et l’état de la marchandise. ».
Selon cette cliente rencontrée au marché de Médine, « les dessous des friperies sont plus durables et coûtent moins cher, les chinois ont envahi le marché avec leurs produits de mauvaise qualité ».
Mais, il faut aussi signaler que si certaines trouvent pour leur compte, d’autres ne semblent pas partager cet avis.
Pour F.K « je préfère acheter mes sous-vêtement dans la boutique, la lingerie chinoise même si généralement elle n’est pas de bonne qualité mais, elle est quand même neuve »
Sur la question, Dr Camara, médecin au Cscom de Magnambougou est formel : « bien qu’appréciés par les femmes, les dessous issus des friperies constituent un véritable ni à microbes. Généralement, la femme est exposée aux mycoses : infection dues à un champignon, la vaginite : inflammation de la muqueuse du vagin et autre maladies de la peau. Ces maladies peuvent être chroniques si rien n’est fait. Vu l’état dégradé des sous-vêtements procurés à la friperie, il n’est pas du tout conseillé de les utiliser », explique t-il.
Par ailleurs, des mesures préventives peuvent être prises par les femmes avant de les utiliser. Avant de les acheter, l’on doit s’assurer de la bonne qualité (priorité : la lingerie en coton), les désinfecter, c’est-à-dire les laver avec de l’eau chaude et javellisée et surtout les repasser avant de les porter.
Aussi, il est recommandé de porter un dessous pendant deux mois maximum. Plus qu’une lingerie de simple envergure, les sous-vêtements de la femme peuvent renfermer des germes capables de nuire à la santé, surtout lorsqu’ils sont déjà utilisés.
C’est pourquoi, il est toujours mieux d’aller dans les boutiques pour acheter des dessous neufs que d’aller dans les friperies pour amener les maladies. Car les dessous déjà utilisés sont déconseillés par les médecins puisque de nombreuses maladies dont souffrent les femmes proviennent de là.
Fily Sissoko