Début février 2014, aucune avancée prometteuse enregistrée dans la cadre des pourparlers inclusifs prévus entre l’Etat malien d’une part et les groupes armées du nord, d’autre part. A Bamako, on fait semblant de maîtriser la situation. Or, le président IBK qui, soit s’est très tôt fabriqué du plomb dans l’aile, soit pusillanime, louvoie.
L’iconoclasme de son gouvernement (quand renforcer pour avancer est écarté par le désir de tout reprendre à zéro) ainsi remarqué depuis les tours de Manhattan, les quinze du conseil de sécurité des nations unies, se sont vues dans la nécessité de faire le déplacement jusqu’ici, dans le but de lui réitérer leur souci de voir le processus reprendre son cours normal. En vérité, le président IBK, s’en est entassé plein de dossiers sur la table, en si peu de temps. Mais cette fois-ci c’est clair, la communauté internationale qui n’a que ménagé aucun effort pour la paix au Mali, veut voir du concret de la part des nouvelles autorités de Bamako.
Le problème. C’est par ce qu’ils ont constaté un ralentissement prolongé de trois mois au moins-de novembre 2013 à février 2014- qu’ils ont décidé d’être là. A noter que, le Mali, la CEDEAO, l’Union africaine et la France, pour obtenir la résolution du conseil de sécurité ayant légitimé l’intervention militaire au nord contre les terroristes, ont dépensé beaucoup d’énergie. De même que pour l’accord de Ouaga qui créé les conditions favorables à la tenue des élections présidentielles et législatives sur toute l’étendue du territoire national. Que du forceps aux passages. Mais comme souhaité : le Mali a eu des institutions légitimes devant être à même de faire le reste, mais jusque là, aucune feuille de route cohérente.
Après avoir rencontré le président de la république, le premier ministre, ce lundi 03 février, les représentants des quinze membres du conseil de sécurité sont aussi passés au parlement malien. Depuis lors, ils semblent repartis rassurés de ce qui s’en suivra.
Ils ont dit. « De Mopti, par où nous avons commencé jusqu’à Bamako ici, nous avons rencontré tous les représentants de la société civile malienne et ceux des groupes armées, venus de Ouagadougou, a déclaré Gérard Araud-représentant de la France à l’ONU, chef de la délégation onusienne à Bamako. Nous avons aussi rencontré le président Malien et son premier ministre, et leur avons dit ce que nous pensons sur la situation qui prévaut, à savoir, la reprise dans l’immédiat du processus de dialogue. Et, à l’issue des consultations que nous avons effectuées, nous avons constaté une volonté de part et d’autre, d’aboutir à un règlement pacifique de la crise », lors d’une conférence de presse tenue le lundi soir au QG de la MINUSMA, avec en tête, M Albert Koenders [chef de la MINUSMA], à l’hôtel Laïco de Bamako.
Plus clair. « Après avoir constaté un ralentissement, nous exhortons désormais les parties à relancer les négociations avec un calendrier précis, etc.», a dicté, M. Banté Mangaral, représentant adjoint du Tchad au CS des nations unies.
A Ouaga, ça traine, Alger veut se saisir du dossier, où poursuivre désormais les pourparlers?
A cette question, M. Araud qui n’est pas « un donneur de leçon », selon sa propre expression, répond sans précision que l’initiative d’Alger à vouloir conjuguer davantage les efforts de paix, est à saluer. Mais qu’il y a eu déjà un départ qui doit avoir de suite. Par là, il faut entendre que les dispositions de l’accord préliminaire de Ouagadougou sont celles qu’il faudra suivre. À la lettre ? Peut-être. Pour le lieu, « comme les négociations se feront entre les Maliens, leur aboutissement ne se fera qu’à Bamako », a-t-il conclu. Aboutissement, bien entendu…
Au fond, la véracité d’une hypothèse se dessine de plus en plus : Les Algériens sont hostiles à l’accord de défense servant à maintenir les troupes de l’ancienne métropole au sud de ses frontières. Voilà pourquoi ils s’immiscent dans le dossier, afin de contrecarrer le dessein français. En face, la France, qui a su mobiliser tout pour le Mali, voit mal cette présence des Algériens, -et surtout maintenant. Et puisqu’elle soutient fortement la médiation burkinabè, la France active fortement ses moyens diplomatiques.
Et comme aujourd’hui aussi, le cadre du dialogue est fixé dans le respect de l’intégrité territoriale du Mali, les autorités maliennes, paraissant du jour au lendemain, pusillanimes, ont donc, une énième fois l’occasion de vite mettre fin à ce qui n’a que trop duré.
Tardivement. « Le gouvernement malien nous a rassurés qu’il publiera bientôt une feuille de route pour les négociations », a laissé entendre, M. Gerard Araud.
L’impulsivité en diplomatie est à proscrire. Bien qu’elle veuille reprendre les négociations à Ouagadougou, la diplomatie burkinabè, est très timide. Elle évite tout commentaire hâtif et essaie de tout gérer par intelligence. Ce qui est contraire chez leur homologue Malien, qui n’hésite à tout dire sur tous les toits et sans arrière pensée. Qu’on le veuille ou pas, le prédécesseur de Zahabi, Tiéman Hubert, a surpris plus d’un sous la transition. Il a su faire de la diplomatie, en si peu de temps, un art d’obtenir quelque chose sans couper les ponts, sans heurts mais avec intelligence. La diplomatie est un art, ça ne s’invente pas à la longueur de journée.
Plus les dossiers s’accumulent, plus la priorité est déviée. Le temps presse…
I M T