En avril 2019, la direction générale des Douanes par une note de service autorisait de placer sous régime de transit-réexportation, pour une durée de 3 mois, les marchandises en transit sur le Mali via Ayorou en excluant les hydrocarbures, le ciment et les motos. Ce régime était provisoire en attendant de trouver une solution permettant de mettre fin au problème de reversements frauduleux des marchandises dont le riz, le sucre en poudre, les pâtes alimentaires, le concentré de tomate et le thé vert.
Problème : alors que ces marchandises se raréfient au niveau des bureaux de Niamey, les statistiques de SYDONIA précisent qu’en deux mois, plus de 10 000 tonnes de riz, 3 500 tonnes de sucre et 1000 tonnes de thé vert ont été déclarés en transit-réexportation sur le Mali via Ayorou. Pourtant, au moment où d’autres pays de la sous-région soulagent leurs populations, des conséquences du confinement, les prix commencent à flambée au Mali.
Pour voir claire dans cette situation confuse, la Direction de la lutte contre la fraude mène des investigations au sein des services Douaniers. En attendant la fin des investigations, la directrice générales adjointe des Douanes du Niger a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre le transit ordinaire et le transit-réexportation sur le Mali via Ayorou. Par ailleurs, les motos, les hydrocarbures et le ciment sont exclus du transit sur le Mali via Ayorou. Un coup aussi dur pour la population de Gao qui achète tout aujourd’hui au prix double.
Seules exceptions, les envois des forces de la MINUSMA, de Barkhane et des Organismes des Nations Unies comme le PAM, la FAO, le PNUD qui opèrent au Mali continueront à bénéficier du régime de transit ordinaire sous réserve d’autorisations préalables. Ces autorisations sont délivrées par la direction générale des Douanes. Cette mesure est une mauvaise nouvelle pour la population qui risque de souffrir davantage des agissements.
Dans tout ça, le ministre du Commerce reste inactif alors que les populations ont besoin de son engagement à assurer la disponibilité des produits de première nécessité. Déjà, le prix du sucre a connu une augmentation et l’on craint une nouvelle flambée à partir du mois de ramadan. D’autres produits de consommation courante comme le riz, le mil et l’huile suivent la même tendance à la hausse sans que le ministre ne prenne le courage de mettre la pression sur les spéculateurs dont le seul souci est de s’enrichir sur la misère populaire.
En attendant la fin des investigations, la suspension du transit via Ayorou va certainement conduire à des désagréments pour les populations maliennes. Reste à espérer que les responsables de la fraude présumée soient démasqués et qu’ils rendent comptes aux Maliens.
La Sirène