« Quel avenir pour l’extrémisme violent dans le sahel ? », est le thème de cette conférence-débat.
Elle est organisée dans le cadre de la tradition Universitaire pour permettre aux universités maliennes de s’impliquer sur les questions de l’extrémisme surtout que le sujet fait débat en ce moment au Mali.
Selon lui, trois catégories d’acteurs menacent la paix et la stabilité dans le Sahel. Il s’agit des séparatistes, les groupes extrémistes religieux et les conflits intracommunautaires. Ils sont tous responsables de beaucoup de violences et de morts, dans la région du Sahel. « Ces trois phénomènes se distinguent et ont des liens entre eux », a-t-il fait savoir. Pour lui, pour résoudre la question de l’extrémisme violent, il faut un retour de l’état sur toute l’étendue du territoire, mais aussi le renforcement de l’état central.
« La plupart des analystes sont d’accord que les causes profondes de ces trois phénomènes sont liées à une absence relative de l’État sur une partie du territoire. Les populations se sont senties délaissées et des groupes armés se sont formés avec des motivations diverses »,a-t-il indiqué,ajoutant que l’État doit être présent pour apporter des services aux populations (le service de la sécurité publique, l’éducation et la santé et ensuite l’emploi). Cette crise est liée à la faiblesse de l’État central.
Il s’est prononcé au sujet du sentiment anti-français. Sur le sujet, Nicolas normand fait une distinction entre les zones de violence et Bamako. Dans les zones menacées par le djihadisme, il n’y a pas de sentiment anti-français et les gens sont contents que barkhane puisse les défendre. C’est une question de survie. Il y a beaucoup de gens qui sont menacés et assassinés, a-t-il affirmé.
« Si barkhane n’était pas là, beaucoup de villes au Mali dans le nord ou dans le centre peut-être risqueraient de tomber aux mains des groupes terroristes », affirme l’ex-ambassadeur de France au Mali. Selon lui, ce sentiment est l’expression d’une « minorité d’activistes ».Avant de laisser entendre qu’il comprend ce sentiment, car, dit-il, c’est « un peu humiliant qu’une armée étrangère se substitue en quelque sorte au moyen national pour défendre la patrie ».Il a annoncé que « l’armée française n’a pas vocation à rester ici au Mali ».
Pour rappel, cet ancien Ambassadeur avait accusé en Mars 2019 son pays d’avoir « ajouté du désordre au désordre »au Mali en confiant la ville de Kidal au MNLA. Mais aujourd’hui, affirme-t-il, que « ce n’était pas une volonté d’appuyer le séparatisme, c’était que le MNLA prétendait être le seul capable sur place de combattre les djihadistes et que l’armée française avait besoin sur place de gens qui connaissaient le terrain ». « Aujourd’hui, il n’y a plus aucun appui français à la CMA, c’est clair et net. Il n’y a aucun appui particulier à tel ou tel groupe armé. Il n’y a pas de raison d’appuyer spécialement des ex-rebelles. C’est hors de question. La France n’est pas du tout en appui d’une quelconque partition du Mali », a rassuré le diplomate.
Komi