Le président Hollande est longuement revenu sur les sujets essentiels concernant la France, et a répondu aux questions de la presse.

Jeudi 17 septembre, François Hollande a fait face à la presse lors d’une grande conférence de presse retransmise en direct. C’est la 4ème fois que le président de la République répond aux questions des médias. Aujourd’hui, le contexte est particulièrement tendu puisque le redressement économique du pays n’est pas amorcé et que le président n’a jamais été aussi bas dans les sondages et a même battu un record d’impopularité sous la Vème République. De plus, il subit actuellement des vives critiques depuis la parution de l’ouvrage de Valérie Trierweiler.

L’information principale est la décision de frappes aériennes françaises en Irak.
Des actions françaises sur le plan international

Terrorisme – Daesh pointé du doigt

Nigeria, Libye, Somalie, mais insiste sur Irak et Syrie. « La communauté internationale est restée inerte » admet-il. « En Syrie, les armes chimiques ne sont plus là, mais le terrorisme est resté. » La France va apporter son « soutien aérien » au gouvernement officiel irakien pour lutter contre le terrorisme.

Lutte contre le djihad

Le président rappelle qu’une loi a été adoptée hier pour lutter contre le djihad

Ebola

La France doit être solidaire avec l’Afrique pour assurer sa propre sécurité.

La Française contaminée sera hospitalisée à Paris. L’Europe a dégagé 140.000 millions d’euros. La France va également agir « par une aide financière à la Guinée » et un « hôpital militaire sera installée en Guinée forestière » près du foyer principal de l’épidémie.

François Hollande va rencontrer Mahmoud Abbas, le président de l’autorité palestienne demain.

Inquiétude sur l’avenir de l’Europe

« Si le projet européen se dilue, la voie est ouverte aux égoïsmes, aux populismes, aux séparatismes », François Hollande met en garde contre « un processus de déconstruction ».

« L’Europe ne peut pas vivre avec une croissance ralentie quand il y a tant de chômage », une manière pour François Hollande de rappeler que les difficultés économiques sont les mêmes à l’échelle internationale.
Politique intérieure

Impôts

La France ne va pas lever des impôts supplémentaires et François Hollande annonce des mesures prochaines. Nous devons faire « les reformes, être plus compétitif« , mais tout en « préservant notre modèle social »

Soutien à Manuel Valls

« Soutenir les entreprises c’est soutenir ceux qui travaillent » : François Hollande affiche son soutien total à Manuel Valls, qui avait été critiqué par des voies de son propre camps après son discours au Medef.

Education

« Le plan numérique va être généralisé et mis en oeuvre dès le collège »

Développer l’apprentissage vers « les métiers de demain »

Service militaire

Elargir le service civique, plus de missions, que ça donne des droits (permis de conduire, accéder à la vie professionnelle). Demande un engagement de la part du gouvernement.

Thévenoud

Sans nommer Thomas Thevenoud, « qui n’est pas digne de rester secrétaire d’état, ni à son poste à l’Assemblée nationale« , la haute autorité qui a révélé ce scandale pourra faire de nouvelles propositions au gouvernement pour lutter plus efficacement contre ces actes.

A mi-mandat : « le but n’est pas d’attendre« . Agir pour que toutes les réformes utiles soient menées.

Bilan général : François Hollande réaffirme tout ce qui a été engagé et mis en place.
Les questions de la presse à François Hollande

Concernant la situation actuelle de François Hollande, et notamment les sondages : la légitimité du Président vient de son élection, pas des sondages. « Je ne regarde pas les sondages, mais l’intérêt de la France ».

Sur la dégradation de la situation du pays et le bilan à la mi-mandat : Mr Hollande rappelle la situation laissée par le précédent locataire de l’Elysée. Toutes les réformes qu’il a engagées n’étaient « pas faciles », selon lui.

Sur l’évocation d’un élargissement de la majorité : « mon objectif est rassembler autour de l’intérêt général ». Le Président ne repoussera pas les propositions venant de l’opposition, en prenant pour exemple la proposition de loi contre le terrorisme qui a bénéficié d’un large consensus. Idem sur la politique étrangère. Il est essentiel « de pouvoir se parler dans une démocratie », sans parler de coalition qui n’« est pas dans nos traditions ».

Concernant les frappes contre les jihadistes : la France assurera « dans un délai court » une protection aérienne au Kurdistan irakien. Des vols de reconnaissance ont eu lieu lundi et aujourd’hui. Mr Hollande rappelle que la France est hostile au régime de Bachar al-Assad. Mais la légalité internationale sera respectée, « la France n’est pas appelée en Syrie ».

Mr Hollande envisage-t-il de ne pas se représenter à la prochaine présidentielle ? « Je ne suis pas candidat, je serai Président jusqu’au bout (…) L’idée de la candidature n’est pas présente ». « Mon sort personnel n’est pas mon objectif ».

François Hollande a-t-il porté atteinte à l’image de la fonction présidentielle ? Retour sur l’image d’un président ruisselant à l’Île de Sein. François Hollande était attendu sous la pluie. Il ne voulait pas demander un parapluie alors que d’autres « étaient rincés, trempés ». « Quand on est Président, on ne cache pas, on ne se protège pas ».

L’extrême-droite est-elle aux portes du pouvoir ? Elle n’est pas « un phénomène récent », « mais elle surgit dans des pays qui ne connaissaient pas ce phénomène ». Il rappelle que le FN n’a pas été capable de former un groupe parlementaire européen. « Nous avons une responsabilité, nous ne répondons pas suffisamment aux angoisses, aux peurs ». Il convient de rappeler les règles de la laïcité. « Quand on a notre Histoire, on ne peut pas se racornir, rapetisser ».

Une augmentation de la TVA ? Il n’en est pas question.

Un report de la réduction du déficit budgétaire sera-t-il demandé ? La France a fait valoir, compte tenu de la faible inflation et de la croissance, 3% de déficit n’étaient pas atteignables. Argument principal : une économie ne peut rétablir compétitivité et réduire son déficit public en même temps. La priorité de la France est la compétitivité.

Thomas Thévenoud doit-il quitter l’Assemblée nationale ? François Hollande rappelle le rôle de la Haute autorité de transparence, qui publiera un rapport sur tous les parlementaires, les ministres. Le président en tiendra compte. Quelles sanctions ? Des peines inéligibilité doivent être prononcées.

La vie privée du Président discrédite-elle son pouvoir ? Le Président rappelle qu’il s’est déjà exprimé à ce sujet. Pas d’autre réponse à apporter.

Le conflit israëlo-palestinien. François Hollande rappelle qu’il a condamné l’escalade de la violence dans la région. Il regrette qu’aucun pays n’ait joué un rôle au niveau local. La France est singulière, elle est « capable de parler à tous ». « La cause palestinienne n’est pas, ne doit pas être une cause religieuse ».

La proximité du Président avec la presse lui a-t-il desservi ? « Je veux qu’on retienne de mon quinquennat que la presse a pu travailler librement ».

Les otages : pourquoi la France arrive-t-elle a ramener ses otages ? Le Président rappelle qu’il reste un otage français au Mali, et que certains meurent encore néanmoins. « La France ne paie pas de rançon, ne pratique pas d’échanges ». Il rappelle aux journalistes de ne pas s’exposer inutilement aux risques dans les régions sensibles.

Dernière question : « qu’avez-vous appris sur l’exercice du pouvoir » ? « Aujourd’hui, j’ai l’expérience qui permet d’affronter tous les situations (…) J’ai été dur avec moi-même dans la prise de décisions ».
24matins