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“François Hollande et Nicolas Sarkozy n’ont jamais eu autant besoin l’un de l’autre”

Officiellement ils sont en guerre. Pourtant, comme le montre notre contributeur Matthieu Chaigne, cofondateur de Délits d’Opinion, l’ancien et l’actuel chef d’état auraient tout intérêt à s’entendre en vue de 2017.

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Dans les meetings, c’est un Nicolas Sarkozy offensif et un brin revanchard qui s’en prend aux “mensonges” de ce “moi, président”qui aurait dévoyé la fonction. Depuis le palais de l’Elysée, c’est unFrançois Hollande obsédé qui scrute les faits et gestes de Nicolas Sarkozy, distillant de petites remarques acerbes tantôt sur le caractère, tantôt sur le bilan de son prédécesseur. Et pourtant leurs deux destins son liés. Plus François Hollande se démonétise, moins Nicolas Sarkozy a de chances de remporter la primaire. A l’inverse, sans Sarkozy, François Hollande perd quasiment toute chance d’être réélu.

Le président est entièrement tourné vers la campagne de 2017. Il ne cesse des semer des cailloux en ce sens, liant son sort à une rhétorique vague sur le chômage qui ne l’engage en rien. Une stratégie qu’il affiche avec d’autant plus de sérénité que nul autre socialiste de premier plan ne lui conteste pour le moment une bataille qui semble perdue d’avance.

Un candidat “gaucho-compatible”

Or, si le président actuel ne parvient pas à incarner une chance de victoire, si les sondages continuent de l’exclure systématiquement du second tour, alors les primaires UMP s’imposeront comme le vrai moment de vérité pour choisir le futur président de la République. En effet, pour un électeur du centre gauche, l’hypothèse d’un duel Sarkozy-Le Pen au second tour de la présidentielle ferait revivre, en pire, le cauchemar 2002. Le meilleur moyen d’éviter cette configuration: s’arranger pour que le candidat de droite qui sorte du chapeau à l’issue des primaires soit “gaucho-compatible”. Quitte à se rendre dans les urnes du parti adverse.

Cet entrisme de la part d’électeurs de gauche n’est pas fictif. Il est d’abord techniquement possible, puisque chaque citoyen peut s’inscrire aux primaires. Il est également en germe: dans les enquêtes environ 10% des sympathisants socialistes indiquent déjà vouloir voter à la primaire.

Pour éviter un tel scénario, l’ancien Président a donc besoin que François Hollande suscite un espoir, même mesuré, de victoire. Or, pour espérer l’emporter, l’actuel président doit absolument avoir en face de lui… Nicolas Sarkozy.

L’anti-sarkozysme demeure objectivement la meilleure arme pour Hollande dans le cadre de la présidentielle. Trois ans après son départ, l’ancien Président continue de nourrir auprès des électeurs de gauche un rejet à la hauteur des soutiens qu’il conserve dans son coeur de cible. Ainsi, il est marquant de noter que spontanément, presque 15% des défenseurs de François Hollande motivent leur choix en citant, par contraste, Nicolas Sarkozy.

Alain Juppé, le trouble-fête

Liés malgré eux, Hollande et Sarkozy partagent enfin un ennemi commun: Alain Juppé.

Parce qu’il empiète sur les plates-bandes de François Hollande (22% des électeurs de François Hollande en 2012 pourraient voter pour l’ancien Premier ministre en 2017), parce qu’il menace de ravir à Nicolas Sarkozy la place de personnalité politique préférée des Républicains, Alain Juppé s’affiche comme le trouble-fête d’un casting électoral qui semblait joué d’avance.

L’ancien Premier ministre est pour le moment seul candidat à pouvoir battre Sarkozy dans le cadre des primaires. Bénéficiant déjà d’une excellente popularité parmi les électeurs du centre et du centre gauche, il pourrait cristalliser sur son nom un courant social-libéral composite devenu distant vis-à-vis des étiquettes partisanes.

Un pacte de l’Elysée entre ses deux derniers occupants est-il envisageable pour barrer la route à Alain Juppé? Au delà de la politique fiction, il n’en demeure pas moins que François Hollande et Nicolas Sarkozy n’ont jamais eu autant besoin l’un de l’autre. Reste à savoir si les Français ont encore besoin d’eux.

Par Matthieu Chaigne, cofondateur de Délits d’Opinion et directeur conseil chez Taddeo.

 

Source: lexpress

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