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France/Centrafrique : La France obtient un timide engagement des Européens

Bruxelles – La France a obtenu un timide engagement des autres pays européens en Centrafrique, où l’Union européenne pourrait lancer en 2014 une mission de soutien, sans financer directement l’opération française.
François Hollande  Angela Merkel bruxelles

A l’issue de deux jours de sommet à Bruxelles, le président français François Hollande s’est déclaré satisfait vendredi de la réponse apportée par ses homologues sur ce dossier qu’il a imposé au menu des discussions.

 

“J’ai obtenu un soutien unanime des Européens pour ce que nous faisons en Centrafrique et sur un projet de mission européenne qui pourrait être décidée en janvier”, a-t-il déclaré.

 

Ce soutien politique a été formalisé par le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, qui a affirmé que l’intervention des 1.600 soldats français à Bangui avait “permis d’éviter le désastre d’une guerre civile, voire même peut-être un génocide”.

 

L’attitude des Européens rappelle ainsi celle qu’ils avaient adoptée en début d’année, lorsque la France avait lancé l’opération Serval au Mali. Sans participer aux combats, ils avaient été très actifs sur le plan humanitaire et avaient ensuite lancé une mission de formation de l’armée malienne.

 

Les options examinées pourraient être plus larges pour la Centrafrique, selon un diplomate français. Il serait ainsi envisageable que l’UE lance une mission militaire afin, par exemple, de sécuriser l’aéroport de Bangui, où elle prendrait le relais des soldats français. La mise en place de missions humanitaires et de formation pourrait être également examinée.

 

Les différentes options devront être mises sur la table par la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, qui les présentera aux ministres des Affaires étrangères lors de leur prochaine réunion mensuelle, prévue le 20 janvier à Bruxelles.

 

En attendant, les pays européens devraient se contenter d’aider la France avec un soutien logistique, sous la forme de mise à disposition d’avions gros porteurs.

 

Une telle aide a été jugée “très importante” par M. Hollande, qui a tenu à remercier l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Pologne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne. “Je ne demande pas qu’il y ait d’autres troupes pour des actions militaires”, a souligné le président français, en précisant que cette tâche devrait incomber in fine à la force africaine qui devrait passer sous la responsabilité de l’ONU.

 

L’UE a par ailleurs débloqué 50 millions d’euros pour la mission africaine de maintien de la paix et 60 millions sous forme d’aide humanitaire “pour un peuple qui souffre”, a rappelé M. Van Rompuy.

 

L’activisme de M. Hollande sur la Centrafrique a, semble-t-il, irrité certains de ses homologues, selon des sources diplomatiques.

 

“Quand on lance une telle opération, il est important qu’on puisse se mettre d’accord avant. On ne peut envoyer l’addition après”, a ainsi déclaré le chancelier autrichien, Werner Faymann.

 

Plus diplomate, l’Allemande Angela Merkel a déclaré que son pays ne financerait pas “rétroactivement” l’opération française et qu’il fallait “encore discuter” du soutien que pourrait apporter l’UE.

 

Exaspérés par Kiev

 

Aux yeux de nombreux dirigeants, la priorité de politique étrangère est de trouver une réponse commune à la crise politique en Ukraine et d’éviter une dégradation des relations avec la Russie, après le refus de Kiev de signer un accord d’association.

 

La présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité, a indiqué que le “nouveau” message de l’UE était que la porte restait ouverte “au peuple ukrainien mais pas nécessairement à son gouvernement”.

 

M. Van Rompuy a par ailleurs déploré que les pressions exercées par Moscou ajoutent “qualitativement à la liste des différends” entre l’UE et la Russie.

 

“Nous n’esquiverons pas ce problème” au cours du prochain sommet UE-Russie prévu à Bruxelles fin janvier. “Nous en parlerons de manière franche et ouverte” avec le président russe Vladimir Poutine, a ajouté le dirigeant européen.

 

Soutenu par M. Poutine, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a mis en garde cette semaine les Occidentaux contre toute “ingérence” dans les affaires intérieures de son pays, où l’opposition pro-européenne conteste son régime dans la rue depuis un mois.
AFP

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