Le président français a convié son prédécesseur a l’accompagner en Afrique du Sud. Nicolas Sarkozy a accepté, il s’agira du premier déplacement conjoint des deux hommes qui se sont succédé à l’Élysée. Une belle image d’union nationale, non sans arrières-pensées politiques. Ils ne voyageront néanmoins pas ensemble, pour des raisons de protocole.
Prendront-ils seulement le temps d’une conversation amicale ou bien encore politique, nul ne sait, mais quoi qu’il arrive, l’image qui nous sera offerte mardi en Afrique du Sud sera forte et rare, celle des deux présidents côte à côte, réunis dans le même recueillement, pour rendre hommage à Nelson Mandela.
Une belle image d’union nationale, bien loin de la détestation presque physique que se vouent depuis longtemps les deux hommes. On se souvient que François Hollande n’avait pas raccompagné Nicolas Sarkozy jusqu’à sa voiture, lors de la passation de pouvoir en mai 2012. Depuis, l’ancien président, lui, ne manque jamais une occasion en privé d’étriller son successeur.
Posture présidentielle
Le beau geste, c’est pourtant François Hollande qui l’a eu, en invitant ainsi l’ex-chef de l’Etat, à la manière de l’Américain Obama, qui emmène trois de ses prédécesseurs, Carter, Clinton et Bush. Manière tout élégante et républicaine d’agir, en période de deuil mondial, mais une démarche pas totalement non plus dénuée d’arrière-pensées politiques. Ce faisant, François Hollande endosse la posture du rassembleur, une posture plus présidentielle, renvoyant Nicolas Sarkozy à sa position d’ex, celle d’un ex-président.
Alors que ce dernier, on le sait, ne rêve que d’en découdre à nouveau pour 2017, la trêve sud-africaine et ses belles images d’union nationale ne devraient donc être qu’une courte parenthèse, avant la reprise des hostilités politiques.
Source : RFI