Il est usuellement dit que la France n’a pas d’amis mais des intérêts. Pour le cas de l’Algérie, cette assertion est bien réelle et les deux puissances en sont conscientes mais pour des intérêts mutuels, se tolèrent et coopèrent. Chacun des deux pays n’hésite, par contre pas, à jouer de sales tours à l’autre comme pour jauger sa force dans le Sahara et le Sahel. Si superficiellement, l’Algérie et son ancienne colonie affichent de la cordialité, sur le terrain, une guerre stratégique ou s’entrechoquent les intérêts parfois divergents bat son plein.
En écrasant la Libye, contre laquelle elle (La France) a réussi àdresser la communauté internationale, son Président de l’époque, Sarkozy comme toute autorité française, planifiait de voir agenouillé l’ancien pays de Bouteflika. Sa stratégie première pour asphyxier l’Algérie consistait à avoir main mise sur la Libye ensuite est venue se griffer a celle-ci une autre opportunité beaucoup plus intéressante qui était la création d’un nouvel État découpé de la partie nord du Mali qui s’appelle l’Azawad. Toute chose qui offrait à la France deux grandes portes d’entrées sur le territoire algérien dans sa partie la plus vulnérable, à savoir le sud, déjà mouvementé par une idéologie indépendantiste des peuples amazighs de plusieurs décennies. Ainsi, une fois la Libye maitrisée, l’Azawad, qui a un rallongement sur le Niger ainsi que sur la Mauritanie, crée, la France aurait trouvé des bases arrières c’est-à-dire la Libye et l’Azawad, ou partiraient des mercenaires et tout l’arsenal militaire nécessaire visant à faire éclater une rébellion amazigh indépendantiste avec pour un premier but déstabiliser l’Algérie et dans un second diviser cette nation. Mais la France n’avait surement pas évalué les éventualités des erreurs qui pourraient résulter de ses propres calculs. Elle n’avait pas aussi mesuré la portée du rebond que pouvait avoir la contre stratégie Algérienne. Ayant compris le jeu français, l’Algérie aussi, toute silencieuse, a joué la carte du mercenariat sur fond de terrorisme-djihadiste. Après la chute de la Libye, la cacophonie qui y régnait ne donnait à personne une lisibilité correcte, tous les regards se tournaient alors vers l’État Azawadien en gestation. L’Algérie a donc comme seul priorité faire avorter la création de ce futur État dans sa frontière sud. Sur le terrain militaire, elle (l’Algérie) réussi à saboter à travers une force parallèle pseudo islamiste, toutes les actions du mouvement indépendantiste. L’attaque d’Aguel-hoc, perpétrée par Iyad mais revendiquée par le MNLA a fait perdre à ce dernier la caution de la communauté internationale. À partir de là, l’Algérie a commencé à mettre la France en déroute. Au plan politique, la même Algérie crée dans l’intervalle d’une nuit, un mouvement militaire (Le MAA pro Azawad) constitué dans l’urgence que d’un homme dont elle (l’Algérie) met tout son poids pour le faire participer aux assises devant se tenir à la même période à Ouagadougou entre les autorités maliennes, les mouvements indépendantistes et le facilitateur. L’Algérie ayant désormais une voix politico-militaire, la France se montre alors de plus en plus prudente sur la question ce qui met le Burkina en faiblesse. Cette tournure des évènements met de l’eau au moulin Algérien qui ne s’arrêtait plus. À la surprise générale de l’opinion, l’Algérie fait transporter chez elle les rencontres de sorties crises. Au mieux de ses intérêts, elle est parvenue à faire signer les parties belligérantes un Accord et l’a fait consommer à la communauté internationale déjà piégée par sa présence sur le terrain à travers la MUNISMA. Quel a été le rôle du Mali dans ce revirement de situation ? Pourquoi le Maroc a-t-elle été tantôt du cote des indépendantistes, tantôt du cote du Mali ? Jusqu’où ira cette guerre aux ramifications en continue ? Nous y reviendrons une très prochaine fois.
Source : Le Hoggar