Les CRS ont commencé mardi matin à évacuer une soixantaine de migrants occupant depuis près de cinq mois un bâtiment de l’université Paris-8 à Saint-Denis, au nord de Paris.
Arrivés sur les lieux avant l’aube, mardi 26 juin, les policiers ont usé de gaz lacrymogènes pour rejoindre le bâtiment de l’université Paris-8 occupé par des dizaines de migrants. L’accès était bloqué par une chaîne humaine d’environ 70 personnes venus soutenir les sans-papiers dans cette université à Saint-Denis, au nord de Paris.
Les migrants sont ensuite sortis du bâtiment un par un. Un premier bus transportant des migrants avait déjà quitté les lieux vers 7 h, selon la préfecture. Ils doivent être conduits dans un gymnase au Raincy, dans le même département de Seine-Saint-Denis, pour une prise en charge administrative. Leur situation sera examinée individuellement.
Au départ, ils étaient environ une centaine, venus notamment d’Afrique de l’Ouest mais aussi Soudanais et Érythréens, à s’être installés dans l’aile ouest du campus depuis le 30 janvier. Ils étaient soutenus par un collectif et avec l’accord initial de la présidence de l’université. Les salles de cours avaient été transformées en dortoirs.
Cas de gale
La présidente de l’université, Annick Allaigre, a transmis à la préfecture de Seine-Saint-Denis une liste de 133 noms de personnes susceptibles d’être régularisées, après examen de leur situation. La préfecture devra identifier si ces noms figurent parmi la soixantaine de migrants expulsés dans la matinée. Ils réclamaient une régularisation collective, une solution exclue par les pouvoirs publics.
Selon une source proche du dossier, la décision d’évacuation a été accélérée après le découverte de cas de gale parmi le personnel de l’université, dont certains ont demandé lundi à exercer leur droit de retrait. De plus, un bâtiment administratif a été vandalisé dans la nuit de dimanche à lundi, a ajouté cette source.
Au printemps, l’université Paris-8 a vécu au rythme d’une double occupation : celle des migrants mais aussi celle des étudiants qui, durant plusieurs semaines, ont protesté contre la réforme de l’accès à l’université, dénonçant un système de “sélection” comme dans d’autres facultés alors perturbées ou bloquées.
>>> À lire aussi : À la faculté de Tolbiac à Paris, une mobilisation aux relents de Mai 68
Cette double occupation a laissé des traces, une partie des salles de cours, couvertes de graffitis, ayant subi de lourdes dégradations.
Avec AFP
FRANCE24