La candidature de l’ex-président ivoirien a été rejetée ce lundi par la justice de son pays. Laurent Gbagbo est actuellement incarcéré à La Haye.
Pas « demande manuscrite signée »
Lors d’une audience au tribunal d’Abidjan, le juge a ordonné lundi le « retrait » de la candidature de Laurent Gbagbo, qui a été « présentée sous forme de proposition de candidature émanant de tierces personnes », et non sous forme de « demande manuscrite émanant et signée de lui ». L’argument du comité de contrôle – organe en charge des élections au FPI -, selon lequel les statuts du parti autorisent tout militant à « émettre une proposition de candidature », a donc été balayé par le juge.
« Faire appel de cette décision »
L’avocat de la défense, Me Didier Bouaffon, a assuré qu’il allait « faire appel de cette décision ».
Fustigeant une décision « inédite dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire », Hubert Oulaye, président du comité de contrôle du parti, a dénoncé auprès de l’AFP « l’intrusion de l’Etat dans le fonctionnement du FPI et la décision de justice ». Le FPI est plongé dans une crise profonde avant la présidentielle d’octobre 2015, à laquelle le chef de l’Eta. Alassane Ouattara est d’ores et déjà candidat.
À la présidentielle derrière Affi
Ces déchirements internes ont été illustrés récemment par l’annulation du congrès du FPI sur une décision de la justice, qui avait été saisie par le camp Affi N’Guessan. Le congrès devait précisément élire le nouveau président du parti. Les fidèles de Laurent Gbagbo font de la libération de leur champion « le coeur de la stratégie de lutte du parti », tandis que le camp rival aspire à s’investir dans le jeu politique et à participer à la prochaine présidentielle derrière Pascal Affi N’Guessan. Née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la dernière présidentielle face à Alassane Ouattara, la crise postélectorale de 2010-2011 a fait quelque 3 000 morts.
Source: lepoint.fr