À Sikasso, de nombreuses personnes préfèrent acheter des médicaments en pharmacie ou sur les marchés sans consulter un médecin. Cette habitude soulève des préoccupations majeures en matière de santé publique.
Des pharmaciens expliquent ce phénomène par le coût élevé des consultations médicales, l’encombrement des centres de santé et la méconnaissance des risques liés à l’automédication. Youssouf Koné, pharmacien à Sikasso Médine, affirme qu’il y a des gens qui y ont recours pour plusieurs raisons. « Cela peut être un gain de temps, éviter d’attendre un rendez-vous médical ou de se rendre chez le médecin pour des symptômes jugés bénins », explique le pharmacien qui ajoute que « beaucoup ignorent les dangers liés à une mauvaise utilisation des médicaments ».
Des usagers avouent
Dans la ville de Sikasso, des usagers affirment connaître les médicaments qui « marchent » pour eux, souvent sur la base d’expériences passées ou de conseils de proches. « Quand j’ai le palu, je préfère prendre la dose unique de quatre médicaments », témoigne une cliente. « Si tu vas à l’hôpital, on te fait souvent attendre longtemps. Ce n’est pas facile pour quelqu’un qui est malade », poursuit-elle,
Dangereux pour la santé
Les médecins tirent la sonnette d’alarme. Selon eux, l’automédication peut entraîner des conséquences graves. Adiara Ouattara, sage-femme au centre de santé de référence de Sikasso, alerte sur les conséquences de l’automédication. « Plusieurs erreurs de dosage, des médicaments inadaptés, une résistance accrue et l’aggravation des maladies sont possibles ». Elle la sage-femme de poursuivre « Nous recevons souvent des patients dans un état critique parce qu’ils ont pris de mauvais médicaments ou trop tard ».
Face à cette situation, plusieurs acteurs de la santé appellent à renforcer la sensibilisation et l’éducation sanitaire. Ils soulignent également la nécessité de réguler la vente de médicaments dans les marchés et d’améliorer l’accessibilité des soins de santé pour tous.
