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FORMATION DU NOUVEAU GOUVERNEMENT : Soumi monte les enchères, IBK se cherche

Héraclite d’Ephèse est de retour non pas en philosophie mais en politique même si les deux domaines sont intimement liés. Dans le contexte actuel des choses, il ne se cherche pas mais il est plutôt recherché par l’opposition et le peuple.

 

Bientôt dix jours sans gouvernement au Mali. Une première dans l’histoire de sa démocratie malienne. Une situation dure de conséquence car mêmes si les directeurs nationaux et les chefs de cabinet sont présents, le titre de ministre vaut son nom et sa responsabilité qui vont avec. Par exemple les ministères de souveraineté ne doivent en aucune manière être vacants.
Cette situation est l’expression d’un règlement de compte personnel entre l’opposition et la majorité. Elles sont divisées dans le fond et la forme sur les conditions de la mise en place d’un gouvernement dit de réconciliation nationale qui tienne compte de toutes les aspirations du peuple et de toutes les couches sociopolitiques et militaires.
Dans un document intitulé Accord politique et adressé au chef de l’Etat, elle fait des propositions pour son entrée dans l’exécutif. Au lendemain de la publication de ce document, la majorité a également fait une contre-proposition. Pris entre deux tenailles le président IBK est dans la dynamique héraclitienne : il se cherche vaille que vaille et cherche un peu d’oxygène pure et saine.
Mais en vain, car tout est intoxiqué par ses amis et adversaires politiques. Ils sont en vérité ses ennemis et veulent d’un commun accord et désaccord le mettre à genoux et le pousser à sortir par la fenêtre dans l’humiliation et le ridicule le plus total possible.
La motion de censure prise contre SBM avait pour fond de viser IBK mais comme la première cible est ratée, la seconde n’est plus dans leur collimateur et ces hommes politiques en particulier ceux qui sont dans l’Assemblée nationale ne savent plus que faire pour l’atteindre. Le prétexte de gouvernement d’ouverture nationale a fallu prendre un nouvel envol et atterrir à l’AN pour régler encore et cette fois définitivement l’équation IBK.
Dans l’article 4 de la contre-proposition, proposée par l’Etat, il est stipulé que le gouvernement formé travaillera dans la collégialité et ne saurait servir de terrain de promotion politique d’un parti ou d’un regroupement, ni de contestations politiques qui conviennent plutôt à un Parlement. L’opposition se voit donc envoyer entre les cordes et la discorde renait entre le président de la République et le Front de la sauvegarde de la démocratie. Mais elle ne veut pas se laisser démonter si peu et jette son énergie dans une offensive médiatique a tout va pour avoir raison sur l’Etat assez fragilisé.

IBK victime des amis et noyé par ses adversaires politiques

L’amitié semble avoir plusieurs significations selon le côté de la balance où l’on se trouve. Humainement et socialement, un bon ami est celui qui te secours quand tu es plus dans le besoin. Il est là, pendant les temps fastes et durant les traversées du désert. Mais la Convention de la majorité présidentielle au lieu de sauver IBK du naufrage auquel il fait face dans la gestion de la chose publique, enfonce le couteau dans la plaie et rend béants les trous du navire.
IBK sait désormais qu’il ne peut plus compter sur eux pour arriver en 2023.  » S’il n’y a pas de traitre dans le foyer, le sorcier du dehors ne pourra jamais vous atteindre », nous enseigne une sagesse africaine. Comme l’opposition voyait que la Convention de la majorité présidentielle est en train de dépecer IBK, elle est juste arrivée pour l’achever par pendaison.
IBK est pris en otage par l’opposition qui a toutes les cartes et les chances de son côté pour faire les enchères. IBK tente de sauver à l’aide des simples papiers SOS comme un homme sans appui politique ni social. Tous les vautours et les piques assiettes se sont cachés maintenant que le venin du problème s’est répandu un peu partout.
Dans le premier chapitre de la proposition de solutions politiques proposée par la majorité sur la formation du nouveau gouvernement et de sa mission, il est stipulé dans article 1er que le Premier ministre engagera de larges consultations avec les partis politiques et regroupements de partis politiques, la société civile, les groupements religieux et les syndicats avant la formation du nouveau gouvernement.
Il invitera tout regroupement désireux à se joindre à son administration en diverses capacités, ne se limitant pas uniquement à des postes ministériels. Le Front pour la sauvegarde de la démocratie, en neuf points répond coup sur coup au document proposé par l’Etat dans le cadre de la sortie de la crise politique actuelle.
Pour le FSD, « en lieu et place d’un accord politique, vous proposez un accord de gouvernement avec au demeurant des dispositions très inhabituelles pour ce genre de document qui gomment le rôle des partis politiques et des regroupements politiques en recentrant tout autour du Premier ministre ».
L’opposition veut gagner dans ce pari mais le peuple attend 2023 pour le compte à rebours.

Boncane Maïga

LE POINT DU MALI

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