Lors des récentes manifestations du M5-RFP, les Bamakois, ont été des témoins oculaires de scènes de violences et de comportements de la part de certains policiers. Des actes qui n’honorent ni le corps, encore moins le Mali.
En effet, dans la nuit de samedi à dimanche dernier, plusieurs quartiers de Bamako, surtout Badalabougou, en Commune V du District de Bamako, où résident l’Imam Mahmoud Dicko, autorité morale du mouvement et Manassa Dagnoko, la désormais ancienne présidente de la Cour constitutionnelle, étaient comparables à un champ de bataille.
C’étaient des affrontements entre population et forces de l’ordre. Une nuit que les habitants de Badalabougou ne sont pas prêts à oublier :
« J’ai toujours su que la police malienne est constituée de truands qui sont capable de beaucoup de choses, mais pas de tuer. A vrai dire, ce que nous avons vécu le samedi soir était le prolongement de ce qui s’est passé lors de la marche du vendredi. À se demander comment des agents de force de l’ordre supposés nous protéger nous tirent dessus comme à la guerre. Le samedi passé, nous avons passé une nuit blanche avec des coups de feu qui retentissaient de partout et une situation qui a causé mort d’hommes », explique notre interlocuteur sous l’anonymat.
Plusieurs cas de violences policières ont été dénoncés, dans le cadre de la manifestation. Les vidéos de ces actes circulent et rappellent à quel point l’uniforme n’est plus ce qu’il devrait être. Rien que des actes ignobles et réprimandables, déplore ND.
« Ceci dépasse l’entendement, une police qui vole. Pendant que les gens se cherchent et se mettent à l’abri, des hommes en uniforme en profitent pour commettre des actes de vandalisme qui sont par la suite mis sur le dos des manifestants. Des policiers qui s’infiltrent parmi les manifestants avec des armes et des bonbonnes de gaz. Nous avons été témoins de vol de motos des personnes qui les avaient abandonnés pour se mettre en sécurité la nuit du samedi, par des hommes en uniforme conduisant des voitures militaires. Mais qu’est qu’on peut attendre d’une force de sécurité dont la sélection se fait de façon bâclée et anarchique. Une police qui est formée d’enfants qui ont échappé au contrôle de leurs parents et dont la formation se fait négligemment ? Pour le moment, nous ne demandons que justice pour les victimes et pour cela, nous devons aller jusqu’au bout. IBK devra démissionner et répondre de tous ces actes ignobles », conclut-il.
Le peuple crie haro sur sa police qui, elle-même, semble en proie à une division de ses syndicats. Certains sont cités par le M5-RFP, comme étant des soutiens de poids à leur lutte.
ADAM DIALLO
Source: Bamakonews