Après Sévaré et Badalabougou, c’est désormais la base aérienne de Sénou qui abrite le poste de commandement inter Armées et théâtre d’opération de la Force conjointe du G5 Sahel. D’un coût d’environ 550 millions de Fcfa, le siège a été construit par la Minusma avec le financement de l’Union européenne (UE). Bâti sur une superficie d’un hectare sur plus de cinq offerts par l’État malien, ce camp comporte six bâtiments en module préfabriqué avec la capacité de contenir 60 bureaux, des salles de conférence, une salle des opérations, une autre pouvant servir de dortoir. Il dispose également d’un forage autonome équipé avec des pompes.
La cérémonie de l’inauguration, organisée pour la circonstance mercredi, a enregistré la présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiébilé Dramé et de son collègue de la Défense et des Anciens combattants, le général Ibrahima Dahirou Dembélé. L’on notait également la présence de l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Bart Ouvry, du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif et de plusieurs autres personnalités. La construction de ce poste en un temps record (deux mois à peine) démontre l’engagement de la communauté internationale auprès de la Force conjointe du G5 Sahel.
Pour l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, cette inauguration est une étape importante pour le Mali comme pays hôte du commandement de la Force conjointe et un pas déterminant dans le cadre de l’opérationnalisation de cette Force. Bart Ouvry a attiré l’attention sur le fait que cette cérémonie se tient à quelques jours de la discussion du rapport du secrétaire général des Nations unies sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA. Mais aussi sur le rapport du secrétaire général des Nations unies sur la Force conjointe du G5 Sahel. Le diplomate européen soulignera que l’UE souhaite ardemment que le mandat de la MINUSMA soit renouvelé.
Pour le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali, la situation sécuritaire dans le Sahel devient une menace de plus en plus préoccupante pour la paix et la sécurité internationale. À ce propos, Mahamat Saleh Annadif a rappelé que les Nations unies ont marqué leur intérêt pour accompagner la Force conjointe du G5 Sahel à travers la résolution 2391 du 08 décembre 2017. «La MINUSMA poursuivra cet accompagnement dans le but de renforcer l’efficience des opérations de cette Force avec la flexibilité possible dictée par les réalités du terrain mais dans le respect de son mandat», a promis le premier responsable de la Mission. De son côté, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a remercié l’Union européenne pour son soutien constant à la Force conjointe du G5 Sahel.
Tiébilé Dramé a, par ailleurs, souhaité que le consensus international des membres du Conseil de sécurité soit renouvelé dans les semaines à venir afin que la MINUSMA ait un mandat lui permettant de répondre aux attentes des Maliens.
Le chef de la diplomatie malienne a annoncé que ce mois de juin verra également les discussions pour conforter la Coalition internationale pour le Sahel mise en place en janvier dernier à Pau (France). Cette initiative, selon lui, exprime la volonté des pays du G5 Sahel et de la France de s’engager avec détermination dans la lutte contre le terrorisme avec le soutien international requis. «C’est dire que l’inauguration de ce nouveau siège se passe dans un contexte où nous avons beaucoup d’espoir pour avancer dans la lutte contre le terrorisme», s’est-réjoui le ministre Dramé.
Après avoir reçu la clé de l’ouvrage des mains du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali, le commandant de la Force conjointe, général Oumarou Namata Gazama a assuré la communauté internationale et les pays membres du G5 Sahel de sa disponibilité pour mériter la confiance placée en lui et ses collaborateurs. La visite guidée des lieux a mis fin à la cérémonie.
Bembablin DOUMBIA
Source: Journal l’Essor- Mali