STRATÉGIE. Sur le segment du recrutement, l’OM veut faire la différence à partir de l’Afrique, avec l’ouverture prochaine d’un centre de formation à Abidjan.
Le club marseillais vient d’annoncer l’ouverture prochaine d’une nouvelle école de formation sur le continent, ce sera à Abidjan. La structure – qui sera inaugurée par le directeur général du club, Laurent Colette, et le Franco-Ivoirien Basile Boli – entraînera des joueurs âgés de 5 à 16 ans selon les méthodes du club. L’initiative s’inscrit dans la stratégie du DG du club phocéen qui a mis l’Afrique au cœur de ses préoccupations. « Avec l’Afrique, on a de vraies relations, une vraie entrée », avait-il affirmé au journal La Provence, quelques semaines après son arrivée à Marseille.
Des aspirations africaines
Pour concrétiser ces ambitions, le club a lancé en décembre dernier « OM Africa ». Ouverture de structures, organisation d’événements en Afrique, produits dérivés et création de groupes de supporteurs…, le programme projette une multitude d’initiatives autour d’un objectif : « rapprocher et fédérer ses supporteurs sur le continent africain ». « Sur ces territoires, il existe une véritable passion pour l’Olympique de Marseille et nous avons jugé important de nous rapprocher de nos supporteurs et de mettre en route tout un programme destiné à être plus présent dans cette partie du monde », explique Laurent Colette sur le site de l’OM.
Lancé en grande pompe à l’occasion du match OM-Bordeaux le 8 décembre 2019 – avec la venue des anciennes stars du club telles que le Ghanéen Abedi Pelé et l’Algérien Djamel Belmadi –, « OM Africa » a rapidement pris forme, avec l’ouverture de deux écoles de formation à Tunis et Alger. Un partenariat avec l’Institut Diambars au Sénégal a également été conclu il y a deux mois. Pendant trois ans, le club de Ligue 1 et la prestigieuse école sénégalaise de football s’échangeront méthodes et éducateurs. Le contrat prévoit également « une option prioritaire sur deux joueurs des Diambars » chaque saison, avait précisé à l’AFP le président du centre sénégalais, Saer Seck.
Difficultés financières
Avec OM Africa, le club consolide son lien historique avec l’Afrique. Mais il pourrait tout aussi bien y trouver un intérêt commercial. Car si l’Olympique de Marseille est, selon le dernier indice Football Finance Index (FFI), le 53e club le plus puissant financièrement – et chute tout de même de 18 places en un an –, ses difficultés financières ne sont plus un mystère. L’actuelle direction paie en effet les pots cassés de plusieurs années de gestion économique défaillante. Selon L’Équipe, « le déficit du club pour la saison 2018-2019 a atteint les 91,5 millions d’euros et a dépassé, comme attendu, celui déjà très élevé de l’exercice 2017-2018 ». Pour se redresser, le club doit trouver, d’ici juin, près de 60 millions d’euros.
L’expansion du club en Afrique pourrait contribuer à renflouer les caisses. Depuis l’ouverture de l’école de formation algérienne, la vente de maillots marseillais a d’ailleurs explosé. « J’ai un gros objectif de [trouver des] ressources et des revenus avec le digital, le développement des sponsors, l’international. L’objectif est que l’OM, une très belle marque en France, devienne demain une très belle marque à l’étranger », avait fait savoir Laurent Colette dans un entretien à La Provence, en avril dernier. En Afrique, la machine est lancée.
Par Marlène Panara