Ouf ! Le Mali a renoué avec les partenaires financiers. En effet, la France, la Banque mondiale, le Fmi et l’Union européenne, viennent, tous, de reprendre leurs décaissements en faveur de notre pays. Ils mettent ainsi fin aux différentes sanctions prises suite aux deux scandales consécutifs à l’achat de l’avion présidentiel (oiseau de malheur !) et au contrat d’achat d’équipements militaires. Ces deux scandales, sur fond de pillage des ressources publiques et de montages crapuleux dignes de la Camoro sicilienne, ont mis à nu la mauvaise gouvernance instaurée dans notre pays depuis un certain temps.
Certes, les partenaires financiers ont décidé de mettre fin au calvaire du Mali en déliant le cordon de la bourse, cependant les conséquences de ces deux scandales demeurent. Elles sont désastreuses pour l’image du Mali. Un Etat mis sous la botte de délinquants financiers rompus aux techniques du vol, de la surfacturation et du blanchiment d’argent dans des paradis fiscaux à travers le monde. En outre, les conséquences de ces scandales sont durement ressenties par une population malienne meurtrie et abandonnée à elle-même. Combien de familles maliennes sont-elles à mesure de s’offrir aujourd’hui les trois repas quotidiens ? Très peu.
Les partenaires, en décidant de renouer avec le Mali, tentent certainement de sauver à la fois les populations maliennes et le pays, comme ce fut le cas avec l’intervention militaire française (opération Serval) qui a mis fin à l’occupation des régions nord du pays en janvier 2013. Cependant, les nouvelles ressources allouées à la République doivent être étroitement surveillées par nos partenaires afin qu’elles soient utilisées à bon escient. Cette mission de gendarme de nos partenaires est indispensable. Elle est même vivement souhaitée. Elle ôtera (assurément ?) toute envie à des rapaces de remettre ça.
En attendant, ces scandales constituent une suprême humiliation pour le président Ibrahim Boubacar Keïta, et son régime. Cela, malgré les apparences qu’ils affichent, et les discours qu’ils tiennent. Les sanctions sont levées, mais l’humiliation, elle, demeure.
C.H. Sylla