Le maître des beaux discours a encore frappé ! Ibrahima Boubacar Keïta est passé expert dans l’art de la victimisation. IBK est ainsi. Il le restera. Et compte le demeurer.
Lors du congrès du Haut conseil islamique, du haut de sa tour d’ivoire, le président Keïta multiplie les attaques contre ceux là qu’ils considèrent comme étant ses détracteurs et ceux de son régime. Visiblement hors de lui-même, le chef de l’Etat qualifie « ces » détracteurs de « Hassidi » (traduction : égoïstes). Et lui-même, IBK, serait l’éternelle victime de ces égoïstes. Voilà le regard porté par le président de la République sur une frange de ses concitoyens, dont le seul tort est de n’être pas d’accord avec lui. Des citoyens maliens qui ont un autre regard sur la gestion du pays ; une gestion calamiteuse des affaires de l’Etat, où la République est confondue à la famille et au clan.
Mais IBK, apparemment, ne voit rien venir. Il reste sourd aux critiques, remarques et autres signaux émanant de ses concitoyens et de l’opposition. IBK garde le silence autour de toutes ces affaires sulfureuses qui mettent en mal l’Etat : opacité sur un marché d’achat d’armements (plus de 100 milliards de FCFA), achat d’un avion présidentiel (20 milliards CFA), projet de réfection du palais de Koulouba (10 milliards CFA) confié à un membre de la famille, travaux gigantesques de rénovation du domicile privé de Sébénicoro… Que dire de cette vague de promotions des membres de la famille et du clan ? Tous les leviers de l’Etat sont désormais sous leur contrôle… L’illustration parfaite de cette gestion familiale a été donnée à l’Assemblée nationale, où le perchoir a été attribué au beau père du fils du président. Alors que le fiston, lui-même, a été bombardé à la tête de la commission Défense.
Du jamais vu.
Au lieu d’être réceptif aux messages de détresse des Maliens encore traumatisés par certains évènements récents et inquiets pour leur propre avenir et l’avenir immédiat de leur pays, IBK opte pour le mépris et les insultes dans des discours à l’emporte pièce qui n’enchantent plus ses concitoyens.
Au lieu de s’expliquer sur l’affaire Tomi, IBK se lance dans une diatribe contre des Maliens. Au lieu d’évoquer les vraies préoccupations des populations et qui ont pour noms : occupation de Kidal, cherté de la vie, éducation, santé et pénurie d’électricité ; le chef de l’Etat s’attaque à « des ennemis » qui n’existent que dans son imagination.
Toutes ces débauches d’énergie verbales n’ont qu’un objectif : une maladroite tentative de voiler les insuffisances d’une Présidence en trompe l’œil qui a montré ses limites et ses carences aux Maliens. Seulement voilà : aucun discours ne saurait cacher la réalité. Triste réalité !
CH Sylla