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Focus : Le verre à moitié vide ou à moitié plein ?

Le mardi prochain, 6 septembre, le Président IBK aura bouclé trois années de présence à la Présidence de la République du Mali, en tant que chef de l’Etat. Trois années, c’est peu certes pour autre chose, mais c’est beaucoup dans la vie d’une nation. Surtout une nation comme le Mali, sortie d’une crise multidimensionnelle qui a sapé l’économie nationale, violé l’intégrité territoriale et mis à rude épreuve l’unité nationale, après avoir fragilisé les institutions et désagrégé l’Armée nationale.

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En effet, après des attaques répétées contre notre pays, de la part de groupes surarmés et agissant sous la bannière de l’alliance d’anti modèles de patriotes et  des narco djihadistes,  le Mali, rendu encore plus vulnérable par un coup d’état militaire, a fini par se craqueler sous l’effet de la conjugaison de ces facteurs endogènes et exogènes. A tel point que, en son temps, organiser une élection présidentielle relevait d’une gageure. Pourtant, l’élection présidentielle fut ! Consacrant la victoire écrasante du candidat du Rpm, Ibrahima Boubacar Keïta. Il a été élu au second tour avec un score de plus de 77 %. Ce qui rappelle au besoin, que quasiment, une unanimité s’était dégagée pour porter les espoirs sur celui qui a été affublé du sobriquet de “Kankélentigui”.

C’est tellement vrai qu’entre les deux tours de la présidentielle, la marge de progression de son principal adversaire d’alors, Soumaïla Cissé, tourne autour de 97 000 voix, pendant que le Président IBK en obtenait encore plus d’un million.

Ce rappel a toute son importance puisqu’il permet de comprendre  la grandeur des attentes des populations qui voyaient en IBK L’homme qu’il faut pour répondre à leurs préoccupations dont la principale : la question sécuritaire. En effet, le profil de l’homme de poigne recherché par les citoyens et attribué à IBK fait de lui le sauveur tant attendu.

Mais force est de reconnaître qu’à ce jour, il n’est pas encore parvenu à semer dans les cœurs l’assurance tant attendue en matière sécuritaire. Non faute d’essayer, mais débordé par la tournure des événements imposés par une communauté internationale, au sein de laquelle la sincérité est ce qui manque le plus. Notamment en ce qui concerne la résolution du problème du nord du pays. C’est comme si, à chaque fois qu’un pas était avancé en direction de la paix et de la stabilité du Mali, des forces obscures, usant de leur bras armé déguisé en mouvement de ceci ou de cela, tentent de faire reculer le Mali pour l’enfermer dans une situation de ni-guerre ni-paix.

On sait que le nord du pays est devenu un enjeu stratégique international qui dépasse le Mali. Et c’est certainement là où l’histoire, parfois cruelle, donne raison au Président ATT qui claironnait à tout bout de champ que le Mali seul ne pouvait venir à bout de cette centrale terroriste. ATT passait tout son temps à lancer des appels à la Communauté internationale pour unir les forces et trouver une solution commune.

En effet, tout le monde se rappelle son projet mort-né de “Conférence internationale sur la bande sahélo-saharienne”. La suite est connue : silence radio au plan international jusqu’à son départ. Evidemment, lorsque dans les rangs des supposés sapeurs pompiers se trouvent nichés des pyromanes, le feu ne sera jamais éteint. C’est d’ailleurs lorsqu’on s’attèle à lutter contre les flammes que d’autres foyers d’incendie vont subitement se déclarer. Exactement ce qui nous arrive à l’heure actuelle avec le centre du pays.

Nous ne devons plus nous taire sur ce complot international contre le Mali car il reste évident que si un berger devient subitement un redoutable tireur doté d’armes dernier cri, c’est parce qu’il a eu la possibilité d’être équipé et entrainé. Et naturellement, par ceux qui ont accès à cette technologie militaire de pointe.

C’est dans ce contexte que le Président IBK gère le pays et se trouve donc confronté une dure réalité du terrain. C’est alors facile de dire “Il aurait dû… “. Mais l’aurait-il pu, sommes-nous tentés de répondre ! Et d’ailleurs, si un autre était à sa place, qu’allait-il pouvoir faire ? La réalité d’un pouvoir, on ne la connaît que lorsqu’on l’exerce. Et la compétence de chacun se mesure à l’aune de sa pratique. C’est donc une évidence que concernant la question sécuritaire, le bilan est loin d’être élogieux. Et tenter de faire comprendre le contraire serait faire preuve de démagogie. A moins qu’on ne veuille se transformer en vendeur de gloriole imaginaire.

Mais faudrait-il pour autant considérer que le Président IBK n’aurait fait rien de positif durant les trois ans passés au pouvoir ? Ce serait aussi être négationniste, voire nihiliste que de le prétendre. Selon que l’on se trouve du côté du pouvoir ou de l’opposition, on a une vision de la gestion des affaires publiques passée sous le prisme des sentiments et positions politiques. Mais le peuple, qui vit son bonheur ou son malheur au quotidien, n’a pas besoin de maître pour douter ou approuver.

Mais d’ores et déjà, il est certes important de cogiter sur ce qu’on appelle abusivement “un bilan à mi-parcours” comme ferait un comptable avec un état de rapprochement, afin de savoir ce qu’il faut rectifier, voire corriger, pendant qu’il est encore temps. Evidemment, dans cet exercice, selon le côté ou l’on se trouve, le verre peut-être perçu comme à moitié vide ou à moitié plein.

 

A.B.NIANG 

 

Source : Aujourd’hui-Mali

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